juin 2018

Le centre hospitalier de Novillars, 791 salariés et 41 professions

Françoise Blagodatov est cadre de pôle dans l’établissement où elle est arrivée en 1975. Elle explique son fonctionnement. Article réalisé dans le cadre d'un atelier avec les élèves de l'école primaire de Novillars.

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Quels sont les différents services du centre hopitalier ?
Le Centre assure des missions de prévention, de diagnostic, de traitement et de suivi thérapeutique de personnes souffrant de troubles psychiques, en coordination avec le CHU de Besançon, le CH de Pontarlier, l’association hospitalière de St-Rémy et les professionnels du médico-social. En ce qui concerne l’accueil, il y a 3 pôles de psychiatrie de l’adulte, un pôle de psychiatrie de la personne âgée, un pôle de pédopsychiatrie (enfants et adolescents). Le gros travail que l’on fait avec les malades est de connaître leur histoire pour les ramener à ce qu’ils étaient avant.

Combien de personnes travaillent au centre hospitalier ?
791, qui exercent 41 professions. Il y a des psychologues, des aides-soignants, des ergothérapeutes, du personnel administratif, des femmes de ménage mais aussi des électriciens, des peintres, des gens qui s’occupent du chauffage…

Est-ce que ce sont des métiers bien payés ?
Il y a des différences. Il vaut mieux être psychiatre qu’infirmier. Mais dans l’ensemble, ce n’est pas là qu’on va gagner le plus d’argent. Il faut plutôt aimer ce qu’on fait. Je dirais que ce sont des métiers plus intéressants que bien payés.

Est-ce difficile ?
De mon point de vue, non, cela fait 40 ans que j’exerce. Peut-être au début, mais avec l’expérience, ce n’est pas compliqué. Mais si on aime l’ordre, les choses bien rangées, il ne vaut mieux pas faire ça. Si on est un peu rêveur, que l’on a de l’imagination pour faire faire des activités, c’est mieux. Il faut simplement apprendre à supporter le fait que les patients sont parfois un peu casse-pieds.

Combien sont-ils ?
Nous avons 341 lits pour les personnes qui vivent en permanence mais aussi des places pour ceux qui ne restent pas la nuit. Il faut faire la différence entre handicap mental et maladie mental, qui concerne les personnes dont nous nous occupons. Elles ont le droit d’entrer et sortir, aller et venir, sauf si le préfet leur interdit de circuler.

Est-ce qu’il y a différentes catégories ?
Il y a 2 grands types de pathologies : les névroses de type panique, phobie, anxiété, hystérie, etc., qui ne sont pas graves car les personnes en sont conscientes. Chacun d’entre nous en a plus ou moins. Et les psychoses, qui sont beaucoup plus graves et qui peuvent prendre différentes formes. Les personnes atteintes n’ont pas conscience de leur désordre mental, elles sont tout le temps perturbées, souffrent énormément, ne sont pas dans la réalité. Chaque mouvement et chaque décision posent un énorme problème. Ils sont raides comme des pare-lacets, la chaleur ou le froid ne leur font rien si bien qu’ils peuvent s’habiller chaudement l’été ou se déshabillent l’hiver. Ils ont des comportements qui ne nous paraissent pas normaux. Quand on dit à quelqu’un « tu es fou », c’est bien parce qu’il fait quelque chose d’étrange. Un jour, l’un d’eux a pu nous expliquer que s’il marchait de long en large avant de traverser une rue, c’est parce qu’il ne savait pas s’il serait la même personne de l’autre côté !

Y-a-t-il des enfants ?
Oui, la maladie mentale peut toucher tous les âges. Il y a même des nourrissons, que l’on détecte souvent à cause de l’histoire de leurs parents.

Comment les patients arrivent au centre ?
Certains arrivent par eux-mêmes en nous disant « je ne suis pas bien ». D’autres sont envoyés par leur médecin généraliste ou par leur famille, qui est d’abord passée par les urgences psychiatriques ou par la police. Les malades mentaux sont parfois impressionnants mais dans la très grande majorité pas violents. Sauf s’ils ont peur ou s’ils pensent que quelque chose va leur arriver. Environ 0,04 % des malades passent à l’acte violent. 
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