Il a déjà permis à des adultes en situation de handicap de gravir le Mont-Blanc, grâce à l'association qu'il préside, Apach'Evasion. Alors Cédric Cyron, professeur d'EPS, a voulu étendre la pratique sportive aux enfants en situation de handicap. Il a créé, il y a cinq ans, une section partagée, au collège Malraux, à Pontarlier.
24 élèves de 4e et 3e se forment à l'accompagnement d'enfants handicapés, trois heures par semaine pour chaque niveau. L'objectif : responsabiliser, sensibiliser les élèves, les rendre acteurs de leur pratique sportive. «Bien souvent, les élèves sont passifs dans leur scolarité, reprend l'enseignant. La section fait grandir les gamins. Tu ne fais pas du sport pour toi, c'est une demi-journée en plus. Tout ce que tu apprends, c'est pour les autres.» En l'occurrence ici, pour les patients des IME de Pontarlier, de Villeneuve-d'Amont, de Morteau et de Quingey ainsi que des élèves déficients visuels de Besançon. «Il y a une réelle demande de ces structures, note Cédric Cyron. Généralement, les enfants handicapés ne font du sport qu'entre eux. Là, ils s'ouvrent au monde valide.»
Les collégiens s'initient au tandem en vélo, à la joëllette, au fauteuil-ski, au fauteuil tout terrain pour la randonnée, le VTT, le ski alpin, la voile... «Tous ces sports sont déjà exceptionnels pour les valides, alors imaginez pour les handicapés», s'exclame Cédric Cyron. Une fois formés, les collégiens emmènent les enfants handicapés dans des compétitions UNSS. Mercredi 12 octobre, les élèves de la section partagée et ceux de la classe Ulis (classe d'unité localisée pour l'inclusion scolaire, composée d'élèves légèrement déficients mentaux) de Malraux, ont participé au cross départemental UNSS à Besançon.
Cédric Cyron veut montrer, avant tout, que le handisport a sa place aux championnats de France UNSS. Pour que les jeunes handicapés puissent, eux aussi, faire partie de l'élite scolaire.
Ses élèves n’apprennent pas seulement l’accompagnement sportif. Ils s’immergent aussi dans le quotidien des jeunes handicapés lors d’un stage de fin d’année. «Les élèves se sentent utiles, ils trouvent ça mieux que de pratiquer eux-mêmes le sport» raconte l'enseignant, pas peu fier de "ses gamins", qu'il a vus grandir, se responsabiliser, penser le sport différemment. Et le partager.
Laurine Personeni
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