Le projet des Fabriques citoyennes BFC (1) s’appelle "Histoire(s) en court". Il aborde la lutte contre les discriminations liées aux origines par le biais de courts métrages. Ces derniers reprennent un canevas établi par Lucien Jean-Baptiste et Pascal Blanchard pour leurs séries à propos de la diversité en France (2) : des films de 2 mn à base d’images d’archives avec commentaire en voix off. Une vingtaine de groupes d’élèves de la région se sont lancés dans ce travail avec l’aide de leurs professeurs. Il inclut toute la ligne de production professionnelle, des ateliers d’écriture au montage, en passant par la recherche documentaire, le tournage, le commentaire. Pour être aidés, les élèves sont encadrés par le réseau IJ, l’historien Pascal Blanchard, le réalisateur Jean-Philippe Putaud-Michalski.
Ils ont également reçu le parrainage de Lilian Thuram. Il a décidé de s’impliquer dans le projet, non pas en tant que champion du monde de football, mais comme créateur de la fondation d’éducation contre le racisme. Un thème qui lui tient à cœur et au service duquel il met sa notoriété de sportif de haut niveau. Sa fondation rappelle aussi que le titre de 1998 était celui de la génération black blanc beur.
Lilian Thuram explique son soutien : «Lutter contre les discriminations, c’est rendre le monde meilleur. Il faut écouter les personnes discriminées dans une société parce qu’elles vivent la société d’une façon différente des autres. Elles savent ce que sont les injustices. Lutter contre les discriminations, c’est ne pas faire partie de ceux qui regardent et qui ne font rien. Parce que ceux qui regardent et qui ne font rien, ce sont eux le problème. Trop souvent, on ne demande pas l’avis aux élèves. Je trouve que ce projet est extraordinaire parce qu’on leur propose de raconter leurs histoires, d’entendre leur façon de percevoir les choses».
«Ne pas se mettre de limite»
Jean-Philippe Putaud-Michalski est sur la même longueur d’onde : «Je considère que c’est une chance et je m’accroche à l’idée que leur conscience politique s’éveillera encore et se renforcera grâce à ce projet». Mais le réalisateur sait que «le challenge de coordonner les 21 courts métrages est immense et réaliser leur montage nécessite un grand nombre d’heures de patience et de travail».
Pour les encourager dans cette entreprise, les conseils de Lilian Thuram laissent percer l’ancien sportif de haut niveau : «raconter avec le cœur, ne pas se mettre de limite, prendre du plaisir. Vous êtes beaucoup plus fort que vous ne le pensez. Ayez la volonté de surprendre, de vous dire qu’après ce film on regardera différemment votre région».
Les films réalisés donneront lieu à un festival courant mai 2019. Trois lauréats seront sélectionnés par un jury dont Lilian Thuram fera partie.
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