Selon une enquête récente de JNA (journée nationale de l’audition), 52 % des 13 – 25 ans déclarent avoir déjà ressenti de la fatigue suite à l’exposition au bruit, 42 % des maux de têtes, 29 % des sifflements ou bourdonnements. Sur ce dernier thème, une autre enquête indique que 56 % des 16 à 34 ans ont déjà vécu cette sensation. Cause principale chez les jeunes : la musique, qu’elles passent par les baladeurs, les PC, les chaînes, les concerts, les discothèques. Plus de 2 jeunes sur 3 écoutent de la musique amplifiée entre 1 à 2 h chaque jour. Les nouvelles pratiques liées au téléphone portable ne sont pas non plus sans effet.
Ce n’est pas la musique qui est en cause, mais son mode d’accès. A niveau sonore égal et pour une durée d’exposition équivalente, il est aussi risqué pour les oreilles d’écouter de la musique classique que d’être plongé dans un environnement sonore industriel. Le plaisir de l’écoute ou la qualité du système d’émission n’entrent pas en compte.
«Le risque ne dépend que de la quantité d’énergie reçue» signale la campagne d’information et de prévention des risques auditifs.
Parmi les bruits dangereux pour les oreilles, difficile de faire «mieux» qu’une fusée au décollage, qui atteint 190 décibels. Un marteau piqueur (150 dB) est évidemment considéré comme nocif, mais au même titre que l’écoute de musique à fond dans sa voiture, qui équivaut à 130 dB. Concerts, discothèque et baladeur sont rangés dans la catégorie «bruits risqués», plus que le trafic routier intensif, une moto ou un tracteur.
Etre à l'écoute
de ses oreilles
Mais les pratiques des jeunes les amènent moins souvent à se poster devant un marteau-piqueur que devant des enceintes acoustiques pendant une durée conséquente. Les recommandations sont claires : en concert, s’éloigner des sources sonores (c’est surtout efficace en plein air), utiliser des filtres auditifs, chez soi ou avec un baladeur, contrôler le niveau de ses appareils. De manière générale, réduire la durée d’exposition. A titre d’exemple, une discothèque a obligation de ne pas dépasser 105 dB. Cela signifie qu’elle peut aller jusqu'à ce niveau. Or la durée d’exposition maximale au bruit recommandée indique qu’il ne vaut pas mieux rester plus d’une minute et 20 secondes à… 104 dB. Et tous les lieux de diffusion sonore ne respectent pas les recommandations de niveau, de mise à disposition de bouchons d’oreille ou d’un espace calme.
«La presbyacousie, expliquent les spécialistes de JNA, est un phénomène naturel de perte de l’audition avec l’âge, qui apparaît normalement vers 60 ans. Toutefois, compte tenu des pratiques sonores actuelles dans la vie privée des individus, il n’est pas rare qu’elle soit présente dès 45 ans».
Problème majeur, les acouphènes, sifflements ou bourdonnements persistants ou momentanés dans les oreilles, sont souvent irréversibles. Même chose pour la perte d’audition. «Une fois le trouble auditif installé, c’est pour la vie et c’est évolutif».
Qui plus est, les soucis liés ne sont pas seulement auditifs.
Collatéralement, les troubles de l’audition peuvent causer une souffrance psychologique, générer fatigue, agacement, nervosité, stress, avoir des effets négatifs sur la vie sociale et professionnelle. Certaines études font un lien entre déficience auditive, retrait social, isolement et dépression. La gêne ressentie peut provoquer des difficultés à s’endormir. D’autres effets domino sont possibles. Le stress par exemple est un facteur de changement de rapport à l’alimentation. Une chose en entraînant une autre, les problèmes auditifs peuvent donc engendrer un cercle vicieux d’effets négatifs allant au-delà de l’oreille.
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