"On ne serait pas un peu tous addicts à quelque chose ?". La phrase d’accueil situe les débats sur le mode de la déculpabilisation. Lancé en 2015, le site Maad digital se donne pour but de sensibiliser autrement les jeunes aux dangers de la consommation de drogues. En prévenant qu’il «fonde ses articles sur des connaissances scientifiques validées par la communauté scientifique, en précisant à chaque fois les sources. Les informations scientifiques sont validées dans le sens où elles sont publiées dans des revues de renommée internationale à comité de lecture».
Financé par la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, il est placé sous la responsabilité éditoriale de l’Inserm. Bertrand Nalpas, chercheur et médecin responsable du projet, annonce vouloir «toucher un maximum d’adolescents, entre 13 et 19 ans» (1). Les addictions, leurs mécanismes et leurs conséquences sur le cerveau sont décryptées. Avec un rappel capital, le cerveau des ados, en pleine maturation, est particulièrement vulnérable aux substances psycho-actives. Elles perturbent la mémoire, l’apprentissage, la prise de décision, accroissent impulsivité et émotivité, deux états déjà étroitement associés à la jeunesse.
Visuellement, le site se présente comme un webzine, avec diversité d’entrées : textes, dossiers, vidéos. Les propos sont vulgarisés à l’aide de quizzes et d’un abécédaire. Autre élément inhabituel, le comité éditorial est composé de scientifiques et d’adolescents. L’approche s’appuie sur l’éducation par les sciences et la curiosité scientifique des jeunes «alors que les campagnes de prévention sont généralement fondées sur la description d’un risque ou de ses modalités d’évitement. Notre approche s’appuie sur le modèle "information, motivation, behavior" selon l’idée que l’information sur la santé, la motivation et les compétences comportementales sont des déterminants majeurs de l’exécution d’un comportement de santé adapté» (1).
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