Massacrées, pourchassées par ignorance, ces bêtes à la réputation malveillante ont légendé de nombreuses superstitions et contes ou histoires populaires. On connaît le succès de Batman, Dracula ou autre être maléfique et violent.
Indicateurs des attaques du milieu naturel, les chauves-souris sont souvent les victimes des actes destructeurs, directs ou indirects de l'homme. Que peut-on faire pour enrayer cette disparition?
Casser les tabous : le rôle des associations
Un petit être démoniaque, suceur de sang qui s'ingénue à s'accrocher obstiné-ment à la chevelure féminine... L:imagerie populaire reste tonique et les persécutions continuent aussi bien en ville qu'en milieu rural.
Et pourtant, la protection de la nature est devenue, depuis quelques années, l'un des sujets de préoccupation majeure des habitants de la terre. Cette sensibilisation semble opérer essentiellement sur des espèces «nobles» et lointaines, comme le panda, le tigre ou le rhinocéros. Aussi, certaines associations (notamment la Commission permanente d'étude et de protection des eaux, du sous-sol et des cavernes) s'attachent à éduquer le public aussitôt que possible, notamment dans le milieu scolaire, pour réhabiliter cet animal et insister sur son rôle bénéfique dans le domaine de l'agriculture. En effet, les chauves-souris détruisent et mangent chaque nuit jusqu'à une fois et demie leurs poids d'insectes nuisibles. Une colonie peut ainsi éliminer, en huit mois d'activités, plus de quatre millions d'insectes.
Plus qu'une protection sur le papier agir sur le terrain
L'actuelle législation en vigueur (loi du 19 mai 1981), interdit la destruction, la mutilation, la capture ou l'enlèvement, la naturalisation, le transport, le colportage, l'utilisation, la mise en vente, la vente et l'achat de l'ensemble des chiroptères sur le territoire français. Cette loi permet également de prendre des mesures visant à préserver leur milieu de vie en créant notamment des réserves et en développant des zones d'habitat privilégié.
Pour éviter les dérangements néfastes en période de repos hivernal et les dégâts occasionnés par la spéléologie de masse, peu soucieuse du respect du milieu, des réserves biologiques intégrales fermées au public et connues de leurs seuls pro-tecteurs, commencent à foisonner sur le sol national. Cette mesure, pour être efficace, devra être complétée par le plus grand nombre possible de gîtes temporaires localisés en tous endroits.
Pour cela, il sera nécessaire d'infor-mer les professionnels comme les couvreurs, les architectes, pompiers et forestiers de l'utilité de maintenir, restaurer ou créer un accès au gîte (grenier, cave, arbre creux...), mais aussi inciter les propriétaires de tels lieux à coopérer.
Pour en faire plus
Cependant, en dépit d'un regain d'intérêt pour cette petite bête qui nous apparaît moins inutile et plus intelligente, et malgré toutes les mesures de protection citées ci-dessus, les effets secondaires des insecticides et pesticides, la pollution généralisée du milieu ont une répercussion des plus nuisibles sur les chiroptères.
C.B.
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