Comme de nombreuses autres villes, Lons-le-Saunier s’adapte et adopte tous les gestes possibles pour préserver l’eau. « Il y a un changement de paradigme expose Geoffrey Visi, conseiller municipal délégué au cadre de vie. A chaque fois que l’on fait des travaux, par exemple, on sépare les réseaux pour ne pas surcharger les stations d’épuration et polluer ». Le réseau séparatif consiste à collecter les eaux de pluie indépendamment des eaux usées. Un système préconisé par la législation par rapport à l’autre mode de collecte, le réseau unitaire. L’adoption de ce fonctionnement permet également « d’alimenter en eau de pluie nos équipes d’espaces verts qui n’utilisent donc plus l’eau potable pour les secteurs végétalisés ». L’eau qui arrive sur la voirie est au maximum dirigée vers des secteurs perméables. La gestion de l’eau intègre une politique plus générale d’adaptation au changement climatique qui passe également par un choix d’essences plus adéquates, de systèmes d’arrosage goutte à goutte ou encore de mise en circuit fermé des fontaines publiques. « C’est une réflexion générale dans laquelle chaque petite action compte ».
En parallèle, la perméabilisation des sols contribue à mieux alimenter les surfaces en herbe et les nappes phréatiques. « Il faut arrêter de considérer l’eau comme un déchet » résume Geoffrey Visi. Il est aussi question de confort de vie. « On reconfigure pour réduire la taille de la voirie, proposer un meilleur cadre, un meilleur paysage urbain, en repensant également le mobilier ». La végétalisation de certaines zones, d’abord en vue de lutter contre les îlots de chaleur, rejoint collatéralement cette optique. « Les cours d’école ont été majoritairement bétonnées. L’idée est de les renaturer et les rafraîchir en s’appuyant sur la végétation ». En projets à Lons : deux groupes scolaires, le pôle d’échanges multimodal de la gare, la place de la Liberté fin 2024.
Même si ce n’est pas l’objectif principal, revenir à un sol naturel ne peut qu’avoir un effet bénéfique sur les nappes. Plus qu’un sol imperméable en tout cas. A Besançon, l’école Brossollette a été la première à faire l’objet d’une désimperméabilisation, en retirant l’enrobé, et d’une végétalisation. « Le principal objectif était de lutter contre les îlots de chaleur et de favoriser une diversifcation de la cour résume Samuel Lelièvre, directeur du service biodiversité et espaces verts de la Ville. Cela a été réalisé en concertation avec les enfants, les parents, les agents mais aussi les riverains puisque l’espace inclut un coin nature partagé tantôt ouvert sur la cour, tantôt sur l’extérieur. Cela favorise la biodiversité tout en servant de support pédagogique. 30 % de la cour est végétalisée. » Bilan : un espace qui ressemble plus à un parc qu’à une cour, l’îlot de chaleur est en partie résorbé, un usage qui a changé.
En complément, cela permet de restaurer le système de circulation de l’eau « même si ce n’est pas l’objectif initial. Ça participe un peu à rétablir le système hydrique mais c’est quand même un petit espace, donc l’effet est marginal sur la nappe phréatique. Favoriser l’infiltration et la déconnexion permet surtout d’éviter le renvoi d’eau de pluie dans le réseau unitaire. Cela dénote aussi d’un état d’esprit avec un rôle d’exemplarité. L’idée est aussi de changer le regard et le rapport à l’espace public et à la nature, de faire prendre conscience ».
« C’est aussi une zone test à partir de laquelle on évolue. Par exemple, on améliore au fur et à mesure les matériaux utilisés pour les sols, relate Samuel Lelièvre. On intervient sur 4 à 5 nouvelles cours par an et on a recours aux techniques mises en place lors d’autres travaux dans l’espace public, pour répondre aux enjeux du changement climatique avec du végétal. »
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