Lancées en septembre 2018, les « Fabriques citoyennes » autour de l’histoire de l’immigration se sont terminées en décembre 2019. Une remise des prix à Paris et une rencontre avec Lilian Thuram, parrain de l’opération, à Dijon sont venus conclure un exercice réalisé avec une vingtaine de classes de toute la région. Conclure n’est pas le bon mot : ces fabriques perdurent à travers l’exposition itinérante
Bourgogne-Franche-Comté, présence des suds et
19 films de 2 mn créés par les élèves à partir d’archives et du parcours d’immigrants. Exercice pédagogique qui a donné lieu pour eux à recherches historiques, écriture de scénario et de commentaire, montage, enregistrement de voix, visite du musée de l’Immigration à Paris.
L’ensemble a été émaillé de rencontres liées au projet. Des élèves du lycée agricole Granvelle de Dannemarie-sur-Crête ont décidé de raconter l’histoire de Maemon Rahal, musicien syrien expatrié à Besançon. Plus que la satisfaction d’être parvenus à finaliser leur projet, ils retiennent l’utilité de témoigner.
« Le musicien nous a beaucoup sensibilisés et émus. Le rencontrer nous a fait grandir. L'immigration est un sujet important sur lequel il faut se pencher actuellement. Les vies des migrants sont difficiles et les migrations ne font qu'augmenter. » Frédérique Roy, la prof d’éducation socio-culturelle qui les a accompagnés, est ravie des heures passées sur le film, d’autant que Maemon Rahal s’est montré très disponible pour rencontrer les élèves :
« C’est un enjeu primordial de travailler sur les discriminations dans un lycée agricole, où nos élèves sont souvent très ancrés dans leurs cultures familiale et professionnelle et peu habitués à côtoyer d’autres cultures ».
Les lycéens de Pergaud, à Besançon, eux aussi félicités pour leur film sur Fatima Demougeot, ouvrière de Lip, résument un sentiment général :
« c’était hyper intéressant de retracer l’itinéraire d’une personne et de pouvoir la rencontrer ». Chance supplémentaire, la voix off de leur film a été enregistrée par Leïla Slimani. Fatima Demougeot dit ressentir beaucoup d’émotion en voyant le travail réalisé.
« J’ai accepté la demande des élèves d'abord parce que leur motivation m’a touchée » dit-elle. Pascal Blanchard, historien du groupe de recherche Achac, avait au départ donné le cadre et les pistes de travail aux élèves. A l’arrivée, il avoue avoir été surpris par la qualité du résultat.
« C’était un vrai challenge. Le résultat montre qu’ils ont été à la hauteur, qu’ils ont su à la fois perpétuer la mémoire et transmettre des émotions Ces films suscitent l’émergence de projets similaires dans d’autres régions.»
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