L'autre foyer de jeunes travailleurs bisontins est l'un des plus anciens centres d'accueil de France puisque né en 1919 sous l'égide des Soeurs de la charité - qui font toujours partie du conseil d'administration. A l'époque il s'agissait de proposer un logement aux jeunes filles de la campagne qui venaient travailler à Besançon. Situé au départ 131 Grande rue, il a pris son nom de «la Cassotte» en 1955 lors de son déménagement dans la rue du même nom. Longtemps réservé aux filles, la Cassotte n'est devenu mixte que depuis 1999. « Nous accueillons les jeunes selon le principe des FJT, en souhaitant les décharger des contraintes matérielles pour qu'ils se consacrent à leur travail et les aider à s'insérer » résume le directeur, Jean-Louis Febvre. De manière générale, le foyer reçoit des 16-25 ans ayant un projet professionnel. En affinant la typologie, Jean-Louis Febvre définit 3 catégories : des jeunes qui arrivent ponctuellement pour un stage ou une mission d'intérim, « difficile à satisfaire car on est plein en permanence » ; des jeunes qui viennent de trouver du travail et sont en période d'essai « mais qui généralement restent plus longtemps car ils se trouvent bien dans l'ambiance du foyer » et d'autres qui ne peuvent pas partir pour des raisons économiques ou personnelles. « Le cas typique, c'est la jeune fille qui travaille à temps partiel et qui, si elle reste célibataire, a peu de possibilités de trouver un logement ».
A moindre échelle, le foyer est une solution pour des jeunes fonctionnaires en attente de mutation. « Nous ne nous définissons surtout pas comme des logeurs. Notre mission c'est d'abord l'accompagnement du public jeune ». Le logement est un moyen mais l'objectif c'est la socialisation, l'autonomie, la prise d'un premier emploi... Les activités du foyer se développent d'ailleurs essentiellement autour de ce thème de l'accompagnement vers l'insertion. A travers le triptyque formation, information, découverte, de nombreuses actions sont menées autour de la santé avec tout le réseau des acteurs de ce secteur (CODES, CICS...).
Autre thème privilégié, la citoyenneté : le foyer organise des réunions régulières à propos des impôts, des élections, du logement, etc. Le sport et la culture sont également conçus d'abord comme moyen d'insertion sociale, en emmenant les jeunes à l'extérieur. Sorties piscine, footing, VTT, séances de badminton avec le Volant bisontin sont organisées toutes les semaines. Même chose avec la culture : le foyer a des partenariats avec tous les théâtres bisontins, qui lui permettent de proposer des soirées entre 3 et 5 euros aux résidents. « Nous avons des jeunes d'origines diverses et beaucoup qui sont impressionnés par la ville quand ils arrivent, qui n'osent pas sortir. Une fois qu'on leur a montré, ils le font individuellement mais j'ai beaucoup d'exemples de résidents qui ne sortent pas tant qu'ils ne l'ont pas fait sous notre égide » as-sure Jean-Louis Febvre. Ce qui ne signifie pas que les résidents sont assistés, loin de là. Ils sont au contraire libres de tous leurs mouvements, le foyer demeure ouvert en permanence jour et nuit. « Ils sont adultes, majeurs, responsables et nous les considérons comme tels ». Le foyer lui-même est ouvert sur l'extérieur, notamment par l'intermédiaire du restaurant qui, chaque midi, permet un mélange de publics très divers. Ouverture à double sens selon
Jean-Louis Febvre : « les gens de l'extérieur qui viennent manger au foyer abandonnent vite les idées reçues sur les rési-dents. Les jeunes ne sont pas que ceux dont on parle dans les faits divers ».
S.P
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