« Sers-toi si tu en as besoin ». C’est le slogan estampillé sur des boîtes disséminées un peu partout sur les sites de l’Université de Franche-Comté. Dedans, des tampons et des serviettes hygiéniques, mis à disposition gratuitement. Selon une étude de la Fage (Fédération des associations générales étudiantes), en France, un tiers des étudiantes a besoin d’une aide financière pour se procurer ces protections. Une commission étudiante de l’Université de Franche-Comté s’est saisie, depuis 2021, de cette question de la précarité menstruelle. Après des collectes solidaires, 31 distributeurs sont venus compléter ceux déjà installés par le Crous, à l’initiative du gouvernement. « Il existe d’autres points où les jeunes pourraient se tourner pour trouver des protections périodiques, comme les pharmacies, ou les plannings familiaux, rapporte Gaëlle Galdin, directrice de la communication de l’UFC, mais la vie étudiante se passe en grande partie dans l’écosystème de l’université ; nous estimons donc que celle-ci a un rôle à jouer pour régler ce problème ».
Des protections bios et gratuites sur tous les sites
Des distributeurs ont ainsi été disséminés sur tous les sites (Besançon, Belfort, Montbéliard, Vesoul, Lons-le-Saunier et Pontarlier) et dans toutes les composantes de l’université, mais aussi dans d’autres lieux de vie, comme les bibliothèques.
Même si cette action est aussi l’occasion de lever le tabou autour des règles, ces distributeurs restent dans des endroits discrets : « Notre enquête locale a montré une demande d’intimité et de discrétion de la part des étudiantes, justifie Anne Tatu, vice-présidente vie étudiante de l’UFC, nous avons donc fait le choix de lieux comme les toilettes. »
Autre choix de l’université : proposer uniquement des produits en coton biologique. « La conception des distributeurs a été confiée à un artisan local auquel nous avons demandé un modèle universel : n’importe queltype de protection, de n’importe quelle marque, peut y être déposé, complète Anne Tatu. Par conséquent, nous constatons que des personnes déposent elles-mêmes des produits, par solidarité ».
Le gros du stock des protections distribuées reste toutefois financé par l’Université, qui a reçu une aide totale de 25600 euros de la part de la Région et de l’association AGEA Bourgogne Franche-Comté pour lancer le dispositif.
« Nous pourrons pérenniser cette action grâce à la contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), qui servira à financer les stocks de produits », indique Anne Tatu, qui estime à 14000 euros le coût de ce stock pour un semestre.
« Les distributeurs ont connu un franc succès à leur lancement, mais nous ferons un bilan à la fin du semestre, pour ajuster les besoins selon les sites », résume-t-elle.
De nouveaux distributeurs pourront ainsi être installés dès le premier semestre de l’année prochaine. « Puis en 2024, nous envisageons une sensibilisation aux protections réutilisables », conclut Anne Tatu.
Camille Jourdan
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