mars 2004

« Une mission d intégration des jeunes »

Ouverture sur la ville, mélange des publics. Ces deux axes transparaissent dans toutes les activités du foyer Les Oiseaux à Besançon. Notamment une politique culturelle active.
Photo Yves Petit

  • commentercommenter
  • envoyerenvoyer
  • imprimerimprimer
  • caractèrePLUSMOINS
Trois ou quatre fois par mois, le FJT Les Oiseaux à Besançon propose des séances de cinéma gratuites. En mars, c'était Marie-Jo et ses deux amours de Robert Guédiguian, Histoire d'un secret de Mariana Otero et un programme de neuf courts métrages fantastiques. A l'image de cette programmation, le cinéma aux Oiseaux est souvent représenté par des films récents, plus proches d'oeuvres d'auteur que du cinéma grand public. Il correspond aux mots-clés du foyer : l'ouverture, la découverte, une gratuité qui permet un accès au plus grand nombre et le mélange des publics puisque les séances sont ouvertes à tous, résidents comme personnes de l'extérieur. Lesquelles symbolisent la volonté d'ouverture du foyer, et partant de là de ses résidents, sur le quartier et la ville. Depuis longtemps, le foyer de la rue des Cras a fait de la culture l'un des principaux moyens pour mener à bien sa mission. Tout en le faisant connaître, elle contribue à l'insertion des jeunes résidents et à l'animation de la ville. En mars 2004, la programmation annonçait 10 rendez-vous, tous gratuits. Outre le cinéma, des expos, des concerts, une guinguette. Sur une année, le bilan est éloquent : en 2002 la programmation culturelle avait attiré 15000 spectateurs à travers 35 films, 20 spectacles vivants, 9 guinguettes, 20 expositions et 8 conférences. Ouverts à tous. Gratuitement. «Cette activité culturelle modeste permet d'animer le foyer et de donner des activités aux résidents. Mais le but de la manoeuvre, c'est bien de permettre une ouverture à tous points de vue, explique Philippe Romanoni, le directeur adjoint. Par exemple, si l'on essaye de montrer autre chose que du cinéma américain, c'est parce que les jeunes y ont accès facilement. Et si nous insistons sur le cinéma français c'est que nous re-cevons beaucoup de jeunes étrangers qui sont là pour se familiariser avec la langue et la culture française ».

Brassage culturel

La culture est présente de façon plus ou moins importante dans tous les FJT. Mais aux Oiseaux, il s'agit vraiment d'une spécificité. « Il y a des gens qui ne nous connaissent que par ça » signale Philippe Romanoni.
Cette volonté d'ouverture n'a rien de nouveau. Le FJT a été créé en 1963, l'accès aux habitants du quartier effectif cinq ans plus tard. Et dès 1965,le foyer donnait naissance à l'Asep (association sportive et d'éducation populaire), pour proposer des activités culturelles, sportives et de loisirs. Si elle est devenue indépendante en 1993, cette dernière est plus que jamais vivace : cette saison, elle offre 11 activités sportives, 27 culturelles (musique, arts plastiques, théâtre, danses) et 10 de loisirs, de l'apprentissage de l'allemand à la relaxation. Le tout dans des locaux appartenant au FJT. « Nous sommes séparés mais nous restons très proches précise Jean-Pierre Burtz, directeur du FJT et trésorier adjoint de l'Asep. Si le week-end on a besoin d'ouvrir les locaux de l'Asep pour les résidents, on le fait ».
Le mélange, la rencontre sont aussi favorisés entre résidents. Leurs origines sont diverses. Aux jeunes travailleurs, stagiaires, demandeurs d'emploi, apprentis voire étudiants français se mêlent des étrangers en séjour dans la région. Ceux qui passent (le FJT est labellisé auberge de jeunesse), mais surtout des stagiaires présents plus longtemps comme ceux du programme Eurodyssée dont la présence est généralement de 7 mois. « On accueille ces jeunes depuis la création du dispositif, alors qu'il s 'appelait Tour d'Europe des jeunes » rappelle Jean-Pierre Burtz. Un partenariat avec le centre de linguistique appliquée a le même effet. « Recevoir une vingtaine de nationalités permet un vrai brassage, culturel et linguistique. C'est aussi une façon de promouvoir la culture et la langue française. Nous voulons éviter le repli sur soi et favoriser le mélange entre les francophones et les autres. Par exemple dans les logements, nous essayons de mêler les nationalités. Les stagiaires étrangers sont aussi ici pour apprendre le français. Autant qu'ils profitent de ces lieux pour se perfectionner en parlant avec d'autres jeunes ». Le FJT a également une mission d'accueil de jeunes majeurs, en partenariat avec l'aide sociale à l'enfance. « Mais attention, ils sont suivis par un éducateur référent, ce qui n'est pas notre rôle. Nous, nous les accueillons dans l'idée de promouvoir leur autonomie et de favoriser leur épanouissement ».
Ouverture, mélange des public ne participent pas d'une volonté isolée du foyer Les Oiseaux : il permettent de répondre à la mission d'insertion et d'accompagne ment des jeunes à laquelle tous le FJT souscrivent. Dans la charte commune, c'est la notion primordiale. Dans ce cadre la dénomination foyer peut être trompeuse. Le logement n'est pas une finalité mais un moyen. Même s'il demeure le principal, traduisant fortement la volonté d'aide aux jeunes qui « rencontrent des obstacles pour s'intégrer dans la vie économique, sociale, culturelle, civique » (charte des FJT). Dans cet esprit, s'il existe des conditions d'accès, le FJT est à même d'examiner toute demande. « Il y a toujours un peu de places, le turn over est rapide note Christophe Baugey, responsable du logement. En sachant que l'on ne prend pas de groupes, car le
Centre international de séjour est à même de s'en charger. En dehors de l'été, on est à même de répondre à 99 pour cent des demandes ponctuelles. Qui sont souvent un dépannage d'une nuit ».
Christophe Baugey reçoit de toute façon chaque demandeur pour étudier avec lui ses problèmes de logement. C'est du cas par cas. Et si les résidents ont théoriquement entre 16 et 25 ans, dans les faits, l'accueil est plus souple. Difficile de faire autrement lorsqu'on prône l'ouverture et le mélange des populations. « Il arrive que l'on reçoive des gens plus âgés. Et puis il faut être proche des réalités sociologiques. L'âge du premier emploi a reculé, donc on a repoussé à 27 ans la limite théorique d'âge. Plus que l'âge, ce qui compte c 'est la présence d'un réel projet d'insertion sociale et professionnelle.»
La politique du FJT n'est de toutes façons pas de cloisonner les jeunes ou les plus âgés. S'il organise des concerts de rock, proches de son public théorique, il y a aussi une guinguette par mois. Le décloisonnement se traduit à tous les niveaux. Comme celui de la restauration, ouverte aux personnes extérieures. Il n'est pas rare que des élus de la région viennent prendre un repas au FJT et côtoient des résidents qui ont droit à 25 repas pour 50 euros, tarif traduisant la volonté d'aide aux jeunes. Autre exemple, les associations extérieures qui le sollicitent peuvent obtenir ponctuellement une salle pour une réunion. Et dans le même ordre d'idée, le foyer dispose d'une vingtaine de logements de 50 m2 entièrement équipés dans le quartier des Orchamps. « Au départ, la volonté était d'investir un quartier vieillissant avec des jeunes, tout en permettant à ceux-ci de devenir plus autonomes. On peut même les aider à franchir le pas pour accéder au logement social ». Il est d'ailleurs indéniable que le foyer Les Oiseaux a pris une place vivace dans le quartier. « Quand on passe un film ou que l'on organise un concert, il y a du monde, cela génère des allées et venues. Mais on n'a jamais eu une plainte » se félicite Jean-Pierre Burtz. Au total, les responsables évaluent à 1000 le nombre de résidents chaque année. Quant au passage, il doit atteindre le même chiffre, mais quotidiennement. « En réalité, on représente véritablement un microcosme de la société » conclut Philippe Romanoni.

Stéphane Paris
Infos pratiques
Foyer de jeunes travailleurs Les Oi-seaux
48 rue des Cras
25000 Besançon
0381403200


Le FJT en chiffres
162 lits sur place plus 20 appartements extérieurs de 50 m2. Chambres de 11 m2 et de 14 m2. 13 chambres doubles, des chambres de 21 m2 mises en service après la réhabilitation de 93 (dont 3 aux normes «handicapés ») Salle ciné et TV de 150 places. 2 lave-linge. 450 à 500 couverts le midi. 35 salariés pour 29 équivalents temps plein Budget : 1,6 millions d'euros.


Retour

Commentaires

Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.

Se connecter S'inscrire

articles

express

Etudes, logement et caf.fr


août 2023
Les étudiants qui ont trouvé un logement peuvent se rendre sur caf.fr pour faire une demande d'aide. Astuce : Comme la Caf ne verse pas d'aide le 1er mois d'occupation, il vaut mieux signer le bail en fin de mois. Exemple : en signant le 28 août, l'étudiant a droit à l'aide au logement dès le mois de septembre, payé le 5 octobre. Mais s'il signe le 1er septembre, il n'y aura droit qu'en octobre, payé le 5 novembre. Important : faire la demande dès l'entrée dans le logement. En tardant trop, le risque est de perdre des droits.

Aide au logement


juillet 2023
Les étudiants qui cherchent un logement peuvent faire une simulation d'aide sur caf.fr. Attention : en cas de demande d'aide au logement, les parents ne peuvent plus percevoir de prestations pour leur enfant étudiant. Il est donc conseillé de vérifier que l'aide au logement est plus avantageuse que leurs prestations avant de faire ta demande.

Etudiants locataires


mai 2023
Les étudiants locataires sont susceptibles de recevoir un mail de ta Caf leur demandant s'ils conservent ou quittent leur logement pendant les vacances. Il est recommandé de répondre en se connectant sur son espace perso caf.fr.

Papernest


juin 2018
Ce site a été créé pour gérer en quelques minutes toutes les étapes administratives d'un déménagement. Gratuit, basé sur une plateforme unique, il permet à un étudiant qui change de logement durant l'été de regrouper toutes ses démarches confiées à un seul interlocuteur et un seul formulaire. Ce qui signifie "6 h de gagnées" selon les responsables de papernest qui pointent également un effet positif en termes de stress et de phobie administrative évités.

Cohabitation


mars 2018
Selon l'Insee, de plus en plus de jeunes habitent chez leurs parents. 46 % des 18 - 29 ans y logent tout ou partie de l'année, selon cette étude basée sur l'enquête «Logement» de 2013 (portant sur 36 000 logements). Entre 18 et 24 ans, deux jeunes sur trois (65 %) sont dans ce cas et ils sont un sur cinq (20 %) entre 25 et 29 ans. Après une diminution, le taux de cohabitation "parents/enfants" a de nouveau augmenté depuis le début des années 2000 (+1,4 point entre 2001 et 2013) en raison, d'après l'Insee, de l'accroissement de la part de chômeurs – notamment après la crise de 2008 – et d'étudiants chez les jeunes adultes.
Voir tout