«Qu' on ne me parle pas de la pluie ou du froid alors que les records d'utilisation de la bicyclette sont enregistrés aux Pays-Bas ou au Danemark !». Au sujet du vélo, Dany Laurent est intarissable. En tant qu'usager et en tant que citoyen. Cycliste, il vous dit «le plaisir et le sentiment de liberté qu'il y a à circuler à vélo, à pouvoir s'arrêter à tout moment et discuter avec une connaissance croisée ici ou là, à être à l'air plutôt qu'enfermé dans une voiture à s'énerver parce que ça n'avance pas». Le citoyen, lui, est plus remonté. A propos de politique des transports urbains notamment. Après 8 ans au sein de l'association des usagers de la bicyclette, il s'étonne encore de ce qui est et se désole en pensant à ce qui pourrait être. N'arrivant pas à comprendre, par exemple, que pour résoudre les problèmes de la voiture dans les centres-villes, certaines municipalités continuent à vouloir augmenter le nombre de places de stationnement. «Cela ne mène à rien. Les villes qui arrivent le mieux à résoudre les problèmes liés aux encombrements, sont celles qui réduisent la place de la voiture, pas celles qui courent après l'automobile ! Plus on crée de parkings et plus on en a besoin. C'est une course désespérée et ça coûte cher !»
L'AUB est née en 90 à la suite de l'aménagement de la quatre voies à l'entrée ouest de Besançon, qui n'avait pas pris en compte les cyclistes. «Besançon n'est qu'un exemple, mais en l'espace de 10 ans les choses se sont aggravées. Le trafic automobile y augmente de 3 % chaque année». Sans demander des aménagements à tout va, il ne comprend pas les pistes cyclables mal placées ou discontinues, les chaussées que l'on rétrécie en multipliant les îlots centraux qui assurent plus de sécurité aux piétons mais sans contrepartie pour les cyclistes. «Pour nous cela devient des coupe-gorges. Les automobilistes ne peuvent doubler les vélos à ces endroits. Lorsqu'ils se retrouvent derrière, soit ils accélèrent pour tenter de passer avant, soit ils sont obligés de ralentir. Ce qui développe plus l'agressivité que l'esprit de tolérance».
A son avis ce n'est de toute façon pas par à-coups que le problème sera réglé. «Il faut faire un vrai choix, avec un projet cohérent. Associer transports en commun et vélo ne peut être que positif à tous points de vue». Pour faire bref : c'est plus de sécurité, plus de convivialité, moins de pollution.
S.P.
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