L’offre est alléchante : de l’argent immédiatement à disposition, accessible quasiment sans condition, remboursable à échéance plus ou moins longue. En outre l’emprunteur a accès à une réserve renouvelée au fur et à mesure de ses remboursements. Mais ce véritable tonneau des Danaïdes a évidemment sa contrepartie : il ne s’agit que d’un prêt. Et si les organismes spécialisés, les magasins le proposant par l’intermédiaire de certaines cartes de crédit et dé-sormais certaines banques sont légions à le proposer, c’est qu’il rapporte. Certainement pas à l’emprunteur qui se retrouve avec des taux d’intérêt effectifs globaux variant de 16 à 22 %. Lequel est calculé sur les sommes restant dues à la fin de chaque mois, ce qui allonge considérablement la sauce. Outre la facilité d’accès, l’astuce des prêteurs est d’affecter la majorité des remboursements mensuels aux intérêts et à des frais divers (de dossier, d’envoi, de prélèvement, d’assurance, de tenue de compte…). De ce fait, la restitution du capital se fait vraiment au compte-goutte…
Se servir de la réserve d’argent utilisable à l’envi, multiplier les crédits de ce genre comme cela est possible, peuvent conduire rapidement au surendettement. A contrario, les banques proposent des prêts à taux d’intérêt beaucoup plus bas mais ne les octroient qu’après avoir examiné attentivement la situation financière du client, ses revenus, ses crédits en cours, ses dépenses. On peut tout de même se dire que ce n’est pas sans raison. “On créé du besoin, on incite à consommer du crédit indique Dominique Coulon, directeur de Franche-Comté consommateurs. Si les gens ne décident pas à un moment de dire stop, cela s’apparente à un puits sans fond. Avec un crédit classique, on sait d’entrée qu’au bout de telle ou telle période on aura fini de payer. Avec les crédits renouvelables, c’est beaucoup plus difficile de savoir où on en est”.
La meilleure des préventions est de réfléchir (ces offres doivent être assorties d’un délai de réflexion de 15 jours minimum), bien lire les petites clauses concernant le montant des mensualités, la durée, le taux effectif global et penser qu’il y a encore un délai de rétractation de 7 jours une fois l’offre signée.
Encore faut-il ne pas être pris au dépourvu. L’association de consommateurs signale par exemple la pratique de certains établissements de type salons de beauté ou salles de remises en forme qui sous-traitent leurs offres d’abonnement à des organismes de crédit renouvelable. Proposition est faite au client de payer en plusieurs échéances, comme cela se pratique couramment pour une offre d’abonnement. Sauf que là, au lieu d’avoir une somme fixe à payer pour un service, le client se retrouve avec des intérêts non négligeables à rembourser. Théoriquement, les formules d’abonnement, quelles qu’elles soient, doivent permettre à l’usager de payer moins cher. Avec un crédit revolving, pas sûr qu’il soit gagnant. Pas sûr du tout.
S.P.
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