Réseau 25 est une structure qui soutient l'action des professionnels de santé et du secteur social en leur fournissant des ressources (études, formations...) et en assurant le lien entre les différents acteurs de la prise en charge des comportements addictifs. La question de la cyberdépendance fait partie des sujets de réflexion de Réseau 25. “Ce thème est venu s'ajouter à une réflexion plus globale que nous menons sur l'addiction aux jeux de hasard et d'argent, qu'on appelle le jeu pathologique” explique Philippe Voillequin, coordinateur de Réseau 25.
Toutefois, si le jeu pathologique est reconnu comme une addiction, il convient de rester prudent quant aux jeux vidéos. Le sujet étant récent, le recul manque pour établir un diagnostic ferme et les professionnels n'ont pas encore de bases scientifiques suffisantes pour se prononcer. “Chez les plus jeunes le jeu peut aussi être un nouvel habillage de la crise d'adolescence qui est caractérisée par des conduites d'essai où les ados se lancent à fond dans une activité mais pas longtemps. En revanche, il convient d'aborder le sujet différemment lorsqu'il s'agit d'adultes”. Un comportement addictif est défini à partir de trois éléments : l'individu, l'environnement et l'objet (ici le jeu). En clair, le jeu ne peut être source de pathologie à lui seul, c'est la relation de l'individu au jeu, la place qu'il lui consacre, qui peut être problématique. “Un personne qui n'a aucun problème psychologique ne devient pas dépendante. Il s'agit de ne pas diaboliser le jeu”.
Le conseil à donner aux parents inquiets est d'abord de découvrir cet univers qu'ils connaissent mal car le jeu vidéo n'est pas toujours négatif. “Contrairement aux drogues, les jeux vidéos nécessitent des compétences, peuvent avoir des vertus pédagogiques et permettent d'être en relation avec d'autres” précise Philippe Voillequin. Si les risques de dérive existent bien, il ne faut pas non plus dramatiser trop vite.
Katia Mairey
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