Coralie vit en Suisse. A 19 ans, elle est mère d’un enfant de 2 ans. Elle se souvient de ses premiers moments en tant que mère. « J’avais peur de lui faire mal ou de ne pas savoir comment faire. Tout mon entourage voulait m’aider, mais je voulais apprendre seule. Mon fiancé m’a beaucoup aidée, mais j’ai appris à tout faire seule. Parfois je regardais des astuces sur internet quand je ne savais pas comment faire. J’ai eu aussi la chance dès mon plus jeune âge je m’occuper de mes petites sœurs, donc on peut dire que j’avais déjà de l’expérience ».
Devenir maman est une grande responsabilité et savoir s’occuper d’un bébé n’est pas si évident. Un réflexe moderne consiste à se tourner vers internet. S’il existe des chaînesYoutube, des tutoriels (!), des blogs et des forums de jeunes mamans qui partagent leur quotidien sur le net, il est plutôt recom-mandé de suivre les conseils de professionnels que de vouloir assumer seule, même pour prouver que l’on en est capable.
Coralie a eu la chance de voir son enfant grandir avec son père, qui travaille. Ce n’est pas toujours le cas. En France, la filiation d'un enfant né de parents qui ne sont pas mariés n'est pas automatique. Même si l’appréhension du problème des paternités imposées n’est toujours pas évidente pour la justice, la jurisprudence a eu à plusieurs reprises l’occasion d’affirmer l’existence d’un droit du père à ne pas reconnaître l’enfant. Selon un jugement de la cour d’appel de Versailles, ce droit est un droit discrétionnaire, au même degré que la mère a le droit de ne pas interrompre sa grossesse.
Il existe une loi qui autorise les jeunes filles à garder leur enfant car elles sont responsables de leur corps. Toute personne qui veut contraindre une femme à interrompre la grossesse s’expose à des poursuites pouvant être suivies de 5 ans d’emprisonnement et de 75 000 € d’amende.
Mais la décision de garder le bébé n’est pas anodine. Virginie Jarand infirmière au CICS de Besançon (Centre d’information et de consultation sur la sexualité) conseille de « prendre rendez-vous avec des médecins du CICS, et prévoir
un rendez-vous avec une conseillère pour mesurer le geste. Lors de ces rendez-vous on va vérifier si elle ne le garde pas sous pression. Et je conseille aussi d’en parler avec les parents ».
Les très jeunes mamans sont peu nombreuses. Depuis 2010, moins de 2 % des mères sont âgées de moins de 20 ans selon l’institut national de la statistique et des études économique (Insee). Celles qui se retrouvent seules et sans ressources pour élever l’enfant sont encore moins nombreuses, mais la situation peut se présenter.
Il faut aussi savoir qu’il existe des centres d’hébergement au cas où la jeune maman est rejetée par ses proches.
En Bourgogne-Franche-Comté il y a sept centres d’accueil (1). Pour accéder à ces logements il faut être suivie par une assistante sociale de l’hôpital, d’une clinique ou bien de l’établissement scolaire.
Ces centres aident les femmes enceintes ou les mères isolées avec un enfant de moins de trois ans. Ils sont là pour apporter des aides matérielles et psychologiques, dans l’optique d’aider les mamans et d’éviter les abandons d’enfants.
Ils permettent également aux mamans de bénéficier d’une formation professionnelle adaptée, de rechercher ou d’exercer
un emploi. Les mamans ont la possibilité de séjourner pendant 6 mois renouvelables avec un maximum de 3 ans. Le père ne peut pas loger avec la mère mais il peut s’impliquer dans tout le suivi de l’enfant.
Ramizé Sakir
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