320 000 volontaires au don de moëlle osseuse en France, 10 millions en Allemagne. Les Français seraient-ils égoïstes ? Pas vraiment, cette différence tient plutôt à la méconnaissance. Lorsqu’on parle de moëlle osseuse, il y a souvent confusion avec la moëlle épinière. On s’imagine une longue aiguille plantée dans la colonne vertébrale avec les risques que cela induit, alors que le don de moëlle osseuse s’apparente plutôt à un don du sang. « Il faut démystifier les craintes. 80 % des dons se font par une sorte de prise de sang prolongée » comme l’explique Thierry Champenois, président de l’association Franche-Comté Engagement Leucémie.
Une simplicité que confirme Anthony, 25 ans, étudiant à Belfort, qui vient de réaliser un don. « Autour de moi, les gens pensent que j’ai fait quelque chose d’exceptionnel, mais je n’ai pas cette impression car cela se fait tellement dans la douceur. Tout le personnel est gentil et accueillant, il n’y a pas de pression. »
La nécessité d’avoir un important nombre de donateurs est d’autant plus grande que la greffe de moëlle osseuse requiert une compatibilité donneur-receveur qui est très rare. « Il y a une chance sur quatre d’être compatible avec un membre de sa fratrie et seulement une sur un million avec un tiers. » Il est donc essentiel d’agrandir au maximum le fichier des donneurs potentiels pour espérer sauver la vie de personnes, souvent des jeunes et des enfants, atteintes de graves maladies du sang telles que la leucémie.
Pour Julie, jeune architecte jurassienne de 26 ans, greffée en 2018, « c’est un cadeau inestimable. Et c’est un don que l’on peut faire de son vivant, c’est un acte héroïque ». Atteinte d’une maladie rare alors qu’elle n’avait que 23 ans et malgré une vie saine et une bonne condition physique, Julie n’avait que la greffe comme espoir de survie lorsque le diagnostic a été posé. Grâce à son frère jumeau qui fait don de sa moëlle osseuse, Julie commence à retrouver une vie normale. Mais c’est un vrai parcours du combattant qu’elle a mené, entre chimiothérapie, transfusions et traitements médicamenteux lourds en effets secondaires. « Je schématise mes séquelles comme un bagage avec lequel j’avance. Et je me dis qu’il sera de moins en moins lourd chaque année ». Grâce à cette force morale, elle a même réussi à terminer ses études et travaille maintenant comme architecte. Mais sans son donateur, rien n’aurait été possible.
Katia Mairey
Commentaires
Afin de poster un commentaire, identifiez-vous.