juillet 2020

Gaz hilarant mais pas drôle

L’usage détourné du protoxyde d’azote est en recrudescence chez les collégiens, lycéens et étudiants. Des consommations répétées et en grandes quantités contribuent à expliquer le signalement de plusieurs dizaines de cas graves au cours des deux dernières années. Au point que la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives a lancé une campagne de communication spécifique.

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Le protoxyte d’azote (molécule : N2O) est certainement plus connu sous le terme de gaz hilarant. Il existe du N2O à usage médical (anesthésie). Inscrit sur la liste 1 des substances vénéneuses (arrêté du 17 août 2001 portant classement sur les listes des substances vénéneuses), il est soumis à une réglementation stricte (arrêté du 21 décembre 2001 portant application de la réglementation des stupéfiants aux médicaments à base de protoxyde d'azote). Mais il est également en vente libre pour usage « alimentaire » sous la forme de cartouches (pour les siphons à Chantilly par exemple) ou de bonbonnes. Bon marché et facilement accessible sous cet aspect, il fait l’objet depuis des années d’un usage détourné consistant à inhaler le gaz par le biais d’un ballon, après avoir « cracké » la cartouche pour l’ouvrir. D’après la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives, il est surtout consommé par les collégiens, lycéens et étudiants. Ils recherchent l’effet rapide, fugace, euphorisant et les distorsions sensorielles ressenties avec ce produit. Mais il existe d’autres effets moins drôles, confirmé par plusieurs dizaines de cas graves au cours des deux dernières années.
Des risques immédiats : asphyxie par manque d’oxygène, perte de connaissance, brûlure par le froid du gaz expulsé, désorientation, vertiges, perte d’équilibre, chutes notamment. En cas de consommations répétées et à intervalles rapprochés et / ou à fortes doses, de sévères troubles neurologiques, hématologiques, psychiatriques ou cardiaques peuvent survenir. La consommation associée à d’autres produits (alcool, drogues) majore les risques. Prendre le volant après une prise engendre un risque sur la conduite.
Le protoxyde d’azote est inflammable, il faut garder les cartouches éloignées de toute flamme. En cas d’accident ou d’incident lors d’une soirée, la responsabilité de l’organisateur peut être engagée.
Par ailleurs, les cartouches métalliques, les ballons en caoutchouc ou en latex sont des déchets qui se décomposent lentement et peuvent être ingérés par des animaux. A ce titre, les agents de police municipale disposent au titre du R. 15­33­29­3 du Code de procédure pénale, de la possibilité de constater des infractions relatives au dépôt illégal de déchets, ordures et autres matériaux sur la voie publique, en vertu des articles R.633­6 et R. 644­2 du Code pénal : ces contraventions pénales (respectivement une C3 et une C4) sont punies d’un montant maximal de 450 et 750 €.
Que faire ?
En cas de symptômes inhabituels après consommation, en cas d’urgence, prévenir les secours (15 ou 18).
En cas de difficulté à contrôler et à stopper sa consommation, consultez un médecin ou une structure spécialisée dans la prise en charge des addictions, telle qu’une consultation jeunes consommateurs qui propose un service, gratuit et confidentiel, d’accueil, d’écoute, de conseil et, si nécessaire, une orientation. Drogues info service est là pour répondre à vos questions et pour vous aider dans votre réflexion. Vous pouvez joindre anonymement l’un des écoutants tous les jours de 8h à 2h au 0 800 23 13 13 ou par chat : drogues-info-service.fr.

Par ailleurs les professionnels de santé et les usagers doivent déclarer tout cas grave d’abus, de dépendance et d’usage détourné, évènement sanitaire indésirable sur le site signalement-sante.gouv.fr

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