A la fin de l’année dernière, un Bisontin et un Mortuacien ont pu s’en apercevoir : ils ont été détroussés de 15000 et plus de 20000 euros par le biais d’une escroquerie à la nigériane. Le principe, né au Nigéria, est simple : on reçoit un mail de quelqu’un qui aurait une grosse somme d’argent à faire sortir de son pays. Il a besoin pour cela d’une aide extérieure qui serait récompensée d’un beau pourcentage sur la somme. Cette aide prend ensuite la forme de frais divers (notaires, sécurité, pots de vin…) destinés à assurer un transfert qui n’a évidemment jamais lieu.
Les arnaques d’internet utilisent le même ressort que dans la réalité : la crédulité. Mais le réseau offre l’avantage aux fraudeurs de pouvoir monter une arnaque avec très peu de moyens et de toucher un maximum de gens en très peu de temps. Car à partir du moment où vous avez une adresse e-mail, elle circule. Et vous donne très rapidement l’occasion de recevoir ces mails douteux. Pour les arnaques “nigérianes”, ils ressemblent tous à ce modèle :
“Je suis M. Jacob Amos, cadre à la banque X. Permettez moi de vous dire que je ne crois pas au hasard et que toute chose arrive parce que le Tout Puissant le permet. J’ai découvert des fonds abandonnés de 11,5 millions de dollars que notre banque est sur le point de reconvertir car selon le règlement intérieur toute somme non réclamée au-delà d’un certain nombre d’années est systématiquement reconverti dans le trésor de la banque. Cet argent appartenait à l’un de nos clients allemands mort avec toute sa famille dans un accident d’avion. Jusqu’à ce jour aucune personne ne s’est présentée comme ayant droit. Je vous ai contacté pour qu’ensemble nous fassions sortir ces fonds pour votre compte et qu’au terme de cette transaction nous les partagions, à savoir 30 % pour vous et le reste à moi”.
Imagination
débordante
Variantes du compte en déshérence : un héritage, des pots-de-vin, des fonds à placer suite à un contexte politique peu sûr. Bien entendu, ces sommes n’existent pas mais le piège fonctionne régulièrement, aussi grossier qu’il paraisse. Une fois les frais versés, très difficile, voire impossible de les revoir. Les arnaques d’internet regroupées sous le terme de scams sont nombreuses. Elles jouent sur des cordes sensibles comme cette possibilité de gagner beaucoup d’argent. Celles que l’on nomme “loterie espagnole” vous laissent croire que vous avez gagné un gros lot. Si vous répondez, il y a inévitablement des frais de gestion pour récupérer un prix qui n’existe pas.
Autre type d’hameçon : l’idée répandue que les pays de l’Est sont remplis de jolies jeunes filles pauvres et ingénues prêtes à tomber dans les bras du premier occidental venu lui permettant de quitter son pays. Comme les plus naïfs ne sont pas ceux que l’on croit, cela a permis d’établir une stratégie qui fonctionne encore. Celui qui répond à une telle sollicitation reçoit des nouvelles amicales, des photos, une correspondance suivie. Le contact pris, il s’ensuit assez rapidement une demande d’envoi d’argent pour payer un visa, un billet d’avion, etc. La liste des scams est trop longue pour être détaillée (on en trouvera un bon aperçu sur
wikipédia). Elle révèle l’imagination débordante des fraudeurs. Certains sont allés jusqu’à recontacter des victimes en leur faisant croire qu’ils allaient les aider à récupérer les sommes perdues. Même la prévention des fraudes devient instrument de fraude ! C’est tout l’art du phishing ou filoutage : il s’agit d’usurper l’identité numérique d’une banque ou d’une institution, de faire croire à la victime potentielle à une menace et d’utiliser ce prétexte pour lui soutirer des informations confidentielles, numéro de carte bancaire, mots de passe, codes secrets, etc.
Face à ces pratiques, le principal conseil est d’éviter de se montrer crédule : ce qui est trop beau pour être vrai a de grandes chances de n’être tout simplement pas vrai. Ensuite, il est tout à fait conseillé de ne pas envoyer de chèque ou d’ordre de virement mais de régler ses achats sur internet par carte , de ne pas opérer de transfert d’argent à quelqu’un que l’on ne connaît pas. Par exemple la Western Union, facilement utilisée par les fraudeurs, rappelle que son service de transfert est destiné à des envois entre personnes qui se connaissent et qu’il est
“interdit d’utiliser ce service pour régler directement des achats de biens ou de services, notamment les achats effectués sur internet”. Enfin il est clairement recommandé de ne pas fournir des informations confidentielles lorsqu’on est sollicité pour le faire par mail.
S.P.
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