Toutefois, la souffrance exprimée dans certains cas mérite toute l'attention des professionnels de santé. “Il s'agit d'une dépendance sans substance. La question a été posée de façon récente et ça se dispute encore sur le sujet. Mais on est sûr qu'il existe une souffrance liée au jeu et à Internet qui peut nécessiter une prise en charge” explique le professeur Haffen.
Plus que le temps passé sur Internet, ce sont les conséquences sur la vie quotidienne qui peuvent être inquiétantes. “Outre la réduction des autres activités et une tendance à l'isolation, c'est surtout la perturbation du rythme de vie qui peut inquiéter. En effet, un décalage progressif du rythme veille/sommeil qui peut engendrer des insomnies chroniques, terrain favorable à la dépression”.
Phénomène récent, la cyberdépendance fait actuellement l'objet d'une vaste étude menée sur toute la France. Celle-ci porte sur un groupe d'internautes jouant régulièrement au jeu de rôles le plus connu “World Of Warcraft”, réputé addictogène. L'étude vise à mieux connaître leur comportement, leur profil et les conséquences que le jeu peut avoir sur leur vie sociale et familiale. Ces résultats seront comparés à deux autres populations : les internautes qui ne jouent pas et des personnes dépendantes à la drogue actuellement en traitement. Cette étude permettra de mieux connaître le phénomène mais à ce jour, les professionnels conseillent de ne pas céder à la panique. Le jeu existe depuis toujours, y a-t-il tant de différence avec quelqu'un qui joue au casino? “La peur naît aussi du fait que pour la première fois nos enfants jouent avec des jeux que nous ne maîtrisons pas” explique le docteur Nekrouf.
Katia Mairey
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