Un plateau, des dés, des pions. Un jeu qui se joue autour d’une table par équipe, 6 maximum et qui tourne autour d’un sujet : la santé. A priori peu ludique et pourtant, voir et entendre Sammy, Corentin et Pauline se prendre au jeu des questions posées et en débattre entre eux laisse supposer que l’idée fonctionne. Les 3 jeunes de Longvic âgés de 16 à 18 ans, s’interrogent, réfléchissent, ne sont pas d’accord entre eux, défendent leur point de vue. Au fil des cartes tirées, 7 thèmes sont abordés : les accidents, le mal être, l’environnement, internet, les addictions, la vie affective et sexuelle, le corps. Tout n’est pas simple. Question sécurité routière pour les moins de 11 ans (les cartes sont adaptées à 3 groupes d’âges, -11, +16 et 12-15) :
«le piéton est prioritaire dans n’importe quelle situation, vrai ou faux ?».
Chaque carte est divisée en 3 : un sujet de réflexion-débat tel que la phrase précédente, une question-réponse (
«Que faire en cas de brûlure ? En cas de coupure ?»), une action (
«Mimer un chagrin d’amour»).
1000 exemplaires en circulation ou en vente
Pas évident de parler santé avec les jeunes ? Ce jeu de plateau «Pass’santé jeunes» est peut-être un bon moyen d’y parvenir. L’idée est venue du Point information jeunesse de Longvic, elle a été testée puis affinée par l’Ireps et financée par l’ARS (1). A chaque étape, la pertinence du produit a été validée.
«En 2016, j’ai assisté à la présentation du site Pass’santé jeunes de l’Ireps raconte Emmanuelle Lopez, animatrice du Pij de Longvic.
Avec Anthony Raymond, qui était stagiaire au Pij, on a réfléchi à un moyen d’amener les jeunes vers ce site. On a pensé à cette idée de jeu de plateau en interaction avec le site. On a élaboré une première version avec une classe de 4e du collège Roland Dorgelès. Plusieurs collègues du réseau IJ, notamment dans la Nièvre, l’ont utilisé avec satisfaction».
Le jeu est un outil permettant non seulement de délivrer des connaissances en matière de prévention santé, mais aussi de développer une pensée critique par rapport à une information, de lutter contre les idées reçues, d’apprendre à s’exprimer et à débattre. Accessoirement, il permet aux animateurs, éducateurs, enseignants, de se faire une idée plus précise des savoirs et méconaissances des jeunes.
«Parfois, des réponses surprennent note Emmanuelle Lopez.
On voit des très jeunes qui ont bien intégré la prévention, d’autres qui sont étonnants dans leurs réactions. On note que c’est beaucoup moins lié à l’âge qu’à l’éducation».
Séduite, l’ARS a décidé de financer un développement du jeu, confié à l’Ireps.
«L’idée de passer par le jeu nous a beaucoup plu relate Agathe Sandon, chargée d’ingénierie documentaire de l’Ireps.
C’est un support qui permet davantage de liens entre le site et les jeunes. Le côté ludique permet de faire passer plus facilement les messages». L’Ireps a apporté quelques modifications pour aboutir au projet actuel, plus élaboré
, «avec le souci de délivrer des infos qui ne se périment pas dans l’immédiat». 1000 exemplaires ont été produits par l’ARS. Certains sont en circulation dans le réseau IJ et d’autres établissements publics, d’autres sont en vente à l'Ireps.
S.P.
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