Voilà 3 ans que le service d’autos partagées a été mis en place à Besançon. Il compte aujourd’hui plus de 300 adhérents pour 16 véhicules, dont 2 électriques (1). Pas trop de tension pour autant si l’on en croit Bertrand Mélin, le responsable d
’Autocité.
«C’est la magie de l’autopartage : il y a toujours un véhicule disponible. Le cas échéant, les utilisateurs s’adaptent et changent facilement le moment de leur déplacement. Mais on devrait ajouter des véhicules». Depuis les débuts, le service progresse régulièrement, si ce n’est un ralentissement compréhensible au début des travaux du tram.
«Nous devons être rentables, mais les bénéfices sont réinvestis» explique le responsable de la société coopérative d’intérêt collectif (qui n’en n’est pas un service de la Ville comme beaucoup le pensent et qui ne reçoit pas de subvention).
«Nous avons répondu à un appel à projet de la Ville de Besançon demandant de réduire l’emprise et la place de la voiture au centre-ville. Il faut bien se dire que désormais, il faut changer la façon d’utiliser la voiture individuelle, notamment en ville. Pour d’évidentes raisons économiques, écologiques et d’utilisation de l’espace. On a laissé se développer la voiture individuelle car cela coûtait moins cher à la collectivité mais aujourd’hui ce n’est plus le cas. Il faut donc trouver des solutions».
Manque d'intérêt des jeunes
L’autopartage en est une parmi d’autres. Il demande un changement de mentalité que l’habitude rend difficile à adopter. Bertrand Mélin en est conscient.
«Les gens ont des fonctionnements ancrés. Mais nos études montrent que ceux qui se mettent à l’autopartage utilisent plus les transports en commun ou les services du centre-ville». Regret cependant, le manque d’utilisation par les jeunes.
«Normalement, on s’adresse vraiment à eux comme on peut le voir dans des villes comme Lyon, Strasbourg ou Bordeaux (2). Ici, ça a du mal à prendre alors que c’est un vrai complément de mobilité. Nos adhérents jeunes sont plutôt des étudiants étrangers ou des actifs. Mais les étudiants sont difficiles à toucher. Beaucoup ont leur voiture. Il y a chez les jeunes une sympathie pour les modes de déplacement alternatifs ou l’écologie mais cela ne se traduit pas dans les actes». On évoque la place des stations.
«Il y en a une à Temis et on a engagé une réflexion avec l’Université et le Crous. Mais tout le monde aimerait une voiture en bas de chez soi. Ce n’est pas possible.» Ce serait surtout contraire à l’effet escompté.
Stéphane Paris
(1) D’une autonomie de 100 km, elles peuvent se recharger sur une simple prise
(2) Autocité fait partie du réseau national Citiz, ce qui signifie que les adhérents peuvent utiliser des véhicules dans une vingtaine d’autres villes.
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