Suivre les conditions de détention des prisonniers «ordinaires» du monde entier : telle est la mission dont s'est chargé l'Observatoire international des prisons depuis sa création en 1990. Une mission qui se décline en trois partie, comme l'écrit Bernard Bolze, l'homme à l'origine de l'organisme : l'observation, l'alerte et la protection des personnes détenues. Angle d'attaque : les droits de l'homme en prison, la dignité de la personne incarcérée. D'après lui, « si les outils de l'observation apparaissent convenablement aiguisés, les mécanismes d'alerte, sur le plan international, restent à affûter et la protection, née des actions en justice à intenter, exigera une vraie mobilisation ». Face à un système séculaire, l'intérêt de personnes extérieures - sans parler de celui de l'opinion publique - pour ce qui se passe à l'intérieur des prisons est encore neuf. L' OIP est en phase de mise en place, venant par exemple tout juste de créer sa section nationale en France, avec un permanent, Patrick Marest : « A la différence d'Amnesty, dont s'inspire beaucoup l'Observatoire, au final de notre travail d'observation, on ne va pas demander la libération des détenus. Ensuite, on ne se préoccupe pas d'une partie de la population carcérale, mais de l'ensemble. Troisième différence, là où Amnesty s'occupe d'une situation ailleurs, nous avons une démarche inverse : c'est un groupe local qui s'occupe de la prison de sa ville ».
Actuellement, l'OIP regroupe une vingtaine de groupes locaux en France ainsi qu'une trentaine de correspondants dans d'autres villes. Objectif : mettre en place un groupe local devant chacun des 183 établissements pénitenciaires en France. Même souhait dans le monde entier, chaque pays ayant se propre section nationale, chapeautée par le secrétariat international situé à Lyon, lieu de création de l'organisme. Une mise en place de longue haleine, comme le souligne
Patrick Marest : « La prison est un univers qui garde jalousement ses murs hauts. Et l'opinion publique n'a pas trop envie de savoir ce qui s'y passe. Mais nous, ce qu'on entre-rend, c'est aussi tout un travail d'évolution de cette opinion publique ».
S.P.
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