C’est une hécatombe. La mortalité de la forêt française a augmenté de près de 80 % en 10 ans annonçait l’an dernier l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière). Un constat encore accentué ces 3 dernières années. Avec la chaleur et la sécheresse, les sols s’appauvrissent, les arbres s’affaiblissent et n’ont plus la force de lutter contre les maladies et les parasites. L’IGN remarque également une baisse de croissance des arbres, par manque d’eau. Et si l’on doute que le climat change, les incendies de forêt survenus ces dernières années dans des régions qui n’en connaissaient pas, rappellent cette réalité. Cela a été le cas en Bourgogne-Franche-Comté, 3e région la plus boisée de France et dont la filière bois est l’une des forces (1 732 000 ha couvrant 36 % du territoire). Le dépérissement des arbres touche à la fois une ressource économique, un élément paysager, un lieu d’échappée pour toutes sortes d’usagers et une richesse environnementale. Une forêt abîmée, c’est aussi une capacité à absorber du CO2 amoindrie.
Dans son livre Forêts. Des racines et des hommes, Hervé Le Bouler constate un changement dans la gestion forestière, qui s'appuie traditionnellement sur deux principes, la connaissance des mécanismes naturels et la connaissance des impacts de l'intervention de l'homme. Quand le climat était stable, ces connaissances permettait de rendre le futur de la forêt prévisible. Mais "la nouvelle ère forestière est celle de l'incertitude radicale. La vitesse des changements est l'immense drame de ce qui nous tombe sur la tête".
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