SI les choses évoluent (doucement) à Besançon en matière de vélo, c'est en grande partie grâce à l'Association des usagers de la bicyclette, qui milite activement en faveur de la prise en compte de ce moyen de transport dans les aménagements routiers et surtout d'une amélioration de la sécurité. Comme un peu partout en France, il y a du travail. « On ne peut plus dire que rien n'est fait à Besançon, remarque cependant Gilles Robichon, président de l'association. Il y a un M. Vélo à la Ville, il y a une réunion une fois par mois avec la voirie. Lorsqu'on a inauguré récemment l'itinéraire cyclable de la Bouloie au centre ville, pour la première fois, j'ai vu des élus à vélo. L'ironie, c'est qu'ils se sont eux-mêmes trouvés face à un camion arrêté sur la piste pour effectuer une livraison ! Cela leur a donné l'occasion de prendre conscience du problème ». Si l'on déplore peu d'accidents de bicyclette en ville, la pratique reste dangereuse. D'ailleurs, l'AUB est adhérente de la section locale de la ligue contre la violence routière. La vitesse des automobiles, le non respect de la signalisation, la densité de la circulation représentent autant de dangers pour les cyclistes. Sans oublier le problème des stationnements aléatoires. « Je trouve qu'il y a une inconscience des automobilistes qui garent leur voiture en s'arrangeant pour ne pas gêner le passage des autres voitures, sans tenir aucun compte des piétons et des cyclistes ». Résultat : alors que les bandes cyclables ne sont pas nombreuses, et pas toujours continues, il n'est pas rare de les voir coupées par des voitures en stationnement. « Non seulement ils coupent la piste mais en plus ils gênent la visibilité. Pour moi, ce n'est pas de faire du vélo qui est dangereux, mais le comportement des automobilistes qui rend cette pratique risquée. A tel point que l'AUB a décidé de se porter partie civile la prochaine fois qu'un automobiliste est en faute sur une piste cyclable. Récemment une adulte s'est fait une entorse parce qu'elle a voulu contourner une voiture et n'a pas vu un piéton qui débouchait. Si elle avait porté plainte, on se serait porté partie civile. Il faut savoir que la responsabilité du propriétaire du véhicule est engagée, même s'il n'est pas dedans». Une façon pour l'AUB de protester contre le laxisme qui règne, à ses yeux, en matière de répression et de contraventions. « C'est la seule façon pour que les gens respectent la réglementation. Ici, on a l'impression que pour les automobilistes, l'objectif est absolument de s'arrêter à moins de 20 m de l'endroit où ils se rendent ! » A Besançon, les utilisateurs sont plus nombreux qu'on ne l'imagine, à commencer par les 300 adhérents de l'AUB.
Lorsqu'ils ont compté le passage au carrefour du pont Battant, les services de la Ville ont eu la surprise de constater que 9 % du trafic s'y effectue à vélo. Là où le bât blesse, c'est que les cyclistes sont parfois obligés de contrevenir aux règles : « Par exemple, explique Gilles Robichon, pour aller du pont Battant au SNB, il n'y a pas d'alternative que de passer par le parc Micaud. Or ce dernier est interdit aux cyclistes. Mais 165 vélos y passent chaque jour, parce que la route, à cet endroit est à contre-sens de ce trajet ».
S.P.
En bref
• VÉLOS — l'an dernier, on a dénombré environ 300 cyclistes tués en France. Un chiffre moins élevé que pour les autres moyens de transport de particuliers, mais les kilo-mètres parcourus sont moindres également.
• FEU ROUGE — attention, un cycliste qui grille un feu rouge peut se voir retirer son permis de conduire.
• PIÉTONS — en 1998, un pié-ton tué sur dix tué sur la route était un enfant de moins de 15 ans. 4 étaient des personnes de plus de 65 ans. • Pep» (2)- ils ne sont pas exempts du code de la route qui précise qu'ils doivent tra-verser après s'être assurés de l'absence du danger et utiliser les passages piétons lorsqu'ils sont à moins de 50 m. Et sont pas-sibles de contraventions de lere classe (75 F).
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