juin 2022

Lexique : LGBTQIA+

Genre, sexualité, romantisme se combinent pour donner lieu à une multitude de situation qui remettent en cause la conception binaire de l'hétéro-patriarcat. De "abinaire" à "trigenre", voici les principaux termes de l'éventail.

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Pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « le mot sexe se réfère aux caractéristiques biologiques et physiologiques qui différencient les hommes des femmes » tandis que « le mot genre sert à évoquer les rôles déterminés socialement, les comportements, activités et attributs qu'une société considère comme appropriés pour les hommes et femmes ». Pour faire simple, le sexe est biologique et le genre culturel. La disjonction des deux termes (souvent confondus dans le langage quotidien) et les considérations qu’il s’agit d’une part de conventions pouvant être dépassées et modifiées et d’autre part qu’il n’y a pas de raison pour que l’un et l’autre soient limités à 2 types ont abouti ces dernières années à définir un domaine qui ressemble plus à un éventail de possibilités qu’à une figure à plusieurs angles.
Le refus de normes établies sur des stéréotypes ont mené à la création de multiples néologismes pour définir des nouvelles situations. Comme ces dernières deviennent parfois à leur tour des stéréotypes qu’il faut dépasser et comme les mots sont considérés comme des normes, la création de nouvelles notions prend des proportions infinies à l’image des termes de l’alignement galactique. Le dictionnaire LGBTQIA+Wiki compte actuellement 160 pages. Sans détailler tous ces termes issus des croisements entre les notions de genres et de sexes mais aussi de romantismes (les attirances sexuelles et romantiques n’étant pas forcément plus coïncidentes que genre et sexe), d’identités (perception de soi-même, perception extérieure), d’apparence, de comportement et d’orientation sexuelle (1), voici ci-dessous quelques-uns des principaux. La possibilité de faire varier chacun de ces paramètres et les uns en fonction des autres explique le nombre de mots que l’on peut découvrir sur le site lgbtqia.fandom.com/wiki avec parfois des différences tellement subtiles entre certains termes qu’elles en deviennent indécelables. Toujours est-il que les différentes identités de genres ou attirances sexuelles possibles ont depuis longtemps dépassé le stade binaire.
Le déploiement du sigle et des drapeaux (pour le genre humain dans sa globalité, il semblerait qu'il n'y ait pas d'identité sans besoin de drapeau) qui l’accompagne est représentatif de cette évolution : de LGBT, sigle désignant lesbiennes, gays, bisexuels et trans, on est passé à LGBTQ+ (ajout de queer et d’un + pour signifier l’inclusion de tout autre groupe) puis LGBTQIA+ (intersexe et agenre) et jusqu’à LGBTQQI2SAA qui pourrait s’étendre beaucoup plus si l’on en juge par l’abécédaire ci-dessous. Il faut préciser aussi que le fait de vouloir mettre des mots sur des situations peut aider les personnes qui les vivent à clarifier celles-ci et à intégrer une norme plus acceptable et inclusive que le système binaire, qui est forcément un système « qui nie ». Le refus de la norme aboutit à en créer de nouvelles, mais à cette notion de classification s'oppose surtout un mot, devenu slogan des identités négligées : fierté. Par delà, les mots, « soyez fiers de ce que vous êtes et de ce que vous ressentez. »

Abinaire. Tout genre qui n’a aucun lien avec la masculinité ou la féminité.

Abrosexuel. Dont l’orientation sexuelle change ou est fluide, sans connotation de fréquence ou d’intervalle. Par exemple se sentir asexuel un jour, polysexuel le lendemain.

Aegosexuel / aegoromantique. Qui apprécie des œuvres mettant en scène des relations sexuelles ou romantiques sans avoir le désir de faire partie de ce type de relations.

Agenre. Personne qui ne se définit pas par une identité de genre. Parmi eux, la catégorie des apogenres représente les personnes qui se sentent totalement exempt de l’identité de genre. A distinguer également des aporagenres, qui, eux, ont un sentiment d’appartenance à un genre, mais n’entrent pas dans les normes de la société (synonyme de maverique, parfois de neutrois et d’abinaire).

Allié hétérosexuel. Personne hétérosexuelle qui soutient le mouvement LGBTQI+ et souhaite œuvrer en faveur de l’égalité, des changements de mentalité, des droits civiques et contre les LGTphobies.

Allosexuel. Personne ayant une orientation sexuelle mais autre que l’hétérosexualité.

Androgyne. D’apparence commune aux deux genres binaires.

Androsexualité. Attirance pour la masculinité.

Aphobie ou acephobie. Sentiment de haine ou de peur ou comportement discriminatoire envers les personnes asexuelles.

Aroace. Personne à la fois aromantique et asexuelle, c’est-à-dire qui ne ressent aucune attirance amoureuse, sentimentale, sexuelle. Cela étant, une personne aromantique demisexuelle peut être qualifiée d’aroace. Elle peut cependant très bien avoir des attirances autres (queerplatonique, altérée, sensuelle).

Aromantique. Qui ne ressent pas le besoin de relation amoureuse. La solitude et l’amitié suffisent.

Asexuel. Personne qui ne ressent pas d’attirance sexuelle et pas non plus de frustration à l’absence de rapport intime. Ce qui n’empêche pas d’avoir une identité sexuelle et de genre.

Atrinaire. Fait référence à tous les genres éloignés des concepts de masculinité, féminité, neutralité.

Bicurieux. Personne qui, sans s’identifier bisexuelle, ressent occasionnellement une attirance pour une personne du même sexe.

Bigenre. Ayant deux genres, adoptant les caractéristiques culturelles des genres masculins et féminins.

Binaire. Qui voit la société humaine uniquement par le prisme de deux genres et sexes, les hommes et les femmes. Basiquement, on est selon ce prisme, soit l’un, soit l’autre.

Biphobie. Peur ou haine envers les personnes bisexuelles, pansexuelles, omnisexuelles.

Bisexuel. Attiré par les hommes et les femmes.

Bispiritualité. Notion des autochtones d’Amérique du nord considérant qu’un individu peut être de manière simultanée homme et femme, non pas de manière sexuelle mais plutôt spirituelle.

Cétérosexuel. Individu attiré par des personnes non binaires, queers ou trans.

Cisgenre. Dont l’identité revendiquée correspond au sexe attribué à la naissance. On parle aussi de cisidentité et de cissexualité.

Coming out. Action de révéler une identité de genre ou une orientation sexuelle différentes des normes binaires et hétérosexuelles.

Demifille et demigarçon. Se définissant comme femme mais pas seulement ou comme homme mais pas seulement.

Demi non binaire ou demigenre. Se définissant comme non binaire mais pas seulement.

Demiromantique. Individu qui ne ressent (éventuellement) une attirance romantique qu’à partir d’un lien fort.

Demisexuel. Individu qui ne ressent (éventuellement) une attirance sexuelle qu’à partir d’un lien fort.

Détransition. Arrêt temporaire ou définitif d’une transition de genre. Dans la très grande majorité des cas, cette détransition est liée à la pression sociale et non à une convenance personnelle.

Dysphorasexuel. Personne ressentant une peur ou une difficulté à supporter l’acte sexuel.

Essentialisme. Idéologie selon laquelle hommes et femmes auraient « par nature » des caractéristiques, des aptitudes, des rôles sociaux distincts et immuables. Sans fondement scientifique. L’essentialisme, l’hétérosexualité comme norme, la congruence entre sexe et genre sont les socles de l’hétéro-patriarcat qui mène facilement au sexisme et à la LGBTphobie.

Famille homoparentale. Foyer composé d’un couple de même sexe ou d’une personne gaie ou lesbienne.

Fluide ou genderfluid. Décrit les personnes dont l’identité de genre ou l’orientation sexuelle fluctue. La définition du terme est elle-même assez fluide en fonction des personnes qui l’utilisent.

Gay ou homosexuel. Homme ressentant une attirance sexuelle pour les hommes.

Genderqueer ou non-binaire. Personne qui se qualifie du genre fluide, d’un genre inclassifiable ou d’un genre qui n’est pas reconnu dans la société.

Genre neutre ou neutrois. Genre des personnes qui ne se définissent pas par un genre spécifique, sauf le genre neutre.

Genre variant. Qui ne se conforme pas aux normes de la société par son comportement ou identité de genre.

Graysexuel. Dont la libido et l’attirance sexuelle pour les autres sont faibles.

Gynesexualité. Attirance pour la féminité.

Hétéro curieux et homo curieux. Personne qui s’identifie homosexuelle mais qui peut avoir envie d’expériences hétérosexuelles et personne qui s’identifie hétérosexuelle mais qui peut avoir envie d’expériences homosexuelles. Ces termes peuvent être utilisés pour les personnes incertaines de leur attirance.

Hétéroromantique. Attirance pour les personnes de sexe opposé sans que cela se traduise forcément par une attirance sexuelle.

Hétérosexisme. Mode de pensée érigeant l’hétérosexualité comme norme et discriminant toute autre forme de relations sexuelles. On peut aussi utiliser les termes hétéronormativité, hétéronormalité, hétérocentrisme.

Hétérosexuel. Individu attiré par les personnes de sexe opposé dans le cadre d’une représentation binaire hommes/femmes.

Homoflexible. Majoritairement homosexuel, mais pas seulement.

Homophobie. Haine, peur ou rejet de l’homosexualité. Lesbophobie quand l’homophobie est restreinte aux lesbiennes.

Homosexuel. Attiré par les personnes du même sexe, ce qui inclut les gays et les lesbiennes.

Hypersexualité. Trouble sexuel compulsif se traduisant par un besoin fréquent de rapports. On parle de satyrisme pour les hommes et de nymphomanie pour les femmes.

Hyposexualité. Terme inverse se traduisant par des envies faibles et une sexualité réduite. La frigidité est une forme d’hyposexualité.

Iel. Néopronom utilisé par les personnes non-binaires mais peut également servir pour parler d'une personne dont on ne connaît pas le genre. C’est le plus connu des néopronoms, mais il en existe de nombreux autres. Lire par exemple ici.

Intersexe. Dont les caractéristiques sexuelles biologiques (anatomie, hormones, chromosomes…) n’entrent pas dans le cadre binaire, ne relevant pas strictement de l’un ou l’autre sexe.

Lesbianisme ou saphisme ou homosexualité féminine. Attirance d’une femme pour les femmes. On peut rencontrer également le sigle WLW pour Woman loving woman.

LGBTphobie. Sentiment de haine ou de peur ou comportement discriminatoire envers les personnes LGBTQ+.

Lithromantique ou akoiromantique ou apromantique. Inscrit dans une relation amoureuse à sens unique sans volonté de réciprocité.

Lithsexuel. Etat d’attirance sexuelle mais qui ne va pas jusqu’au besoin de réciprocité ou de relation.

Maverique. Genre placé hors du cadre binaire masculin/féminin et entièrement indépendant des concepts conventionnels de genre.

Multisexuel. Attiré par différentes orientations sexuelles. Voir omnisexuel.

Non-binaire. N’appartenant pas aux genre binaires (ho/fe). Voir genderqueer.

Non-identifié. Qui ne s’identifie pas à une orientation ou à une identité.

Omniasexuel. Qui ne ressent jamais d’attirance sexuelle.

Omnigenre et pangenre. Personne ne portant aucun intérêt à son identité de genre ni à la manière dont elle est perçue. Pangenre coorrespond également à multitude d’identités de genre.

Omnisexuel et pansexuel. Pouvant ressentir une attirance pour une personne de n’importe quelle identité, avec certaines préférences. Pour l'omnisexuel, contrairement au pansexuel, l’attirance n’est pas forcément la même en fonction de l’identité en question. Pansexuel : individu attiré par d’autres personnes sans égard pour leur genre, auquel elle n’accorde pas d’importance.

Outing. Révélation de l’orientation ou de l’identité de genre d’une personne sans son consentement.

Panasaxuel. Qui ne ressent ni attirance ni besoin sexuel.

Polyamour. Situation de relations avec plusieurs personnes, qui le savent et l’acceptent.

Polyfidélité. Situation de relations intimes entre plusieurs partenaires et limitées à eux.

Polygamie. Mariages avec plus d’un conjoint. Polyandrie pour ceux qui ont plusieurs maris, polygynie pour ceux qui ont plusieurs épouses.

Polygenre. Personne qui s’identifie à plusieurs genres.

Polysexuel. Capacité à aimer des personnes de différents genres, mais pas de tous les genres.

Queer. Le terme a évolué d’insulte à mode d’affirmation. Aujourd’hui, il qualifie les personnes qui s’excluent de la binarité ho/fe et celles qui ne veulent pas qualifier leur orientation ou leur identité.

Quoigenre. Personne pour qui le concept de genre n’a pas de sens ou ne s’applique pas. Egalement personne qui ne détermine pas si elle a un genre ou non.

Torique ou quadrisien. Personne non binaire attirée par les hommes. Si elle est attirée par les femmes, les termes deviennent trixique ou orbisien. On peut rencontrer les sigles NBLM et NBLW.

Trans et transgenre. Individu qui ne s’identifie pas au genre d’assignation à la naissance ou dont le sexe est exclu de la binarité ho/fe. Certains engagent un traitement pour faire correspondre l’identité sexuelle avec le sentiment d’être un homme ou une femme, mais ce n’est pas un critère de définition du terme. Transsexuel est un ancien terme médical devenu péjoratif, en raison justement de l’association médicale à une pathologie. Les sigles FvH et HvF signifient femme vers homme et vice-versa. On dit un homme trans ou une femme trans en fonction de l’identité actuelle de la personne.

En transition. En phase de changement de sexe ou de genre.

Transphobie. Haine, peur ou discrimination des personnes transgenres.

Trigenre. Personne qui s’identifie à 3 genres.
(1)
L’identité de genre indique le genre auquel un individu appartient mais elle peut diverger entre le genre revendiqué et le genre assigné. L’identité de genre diffère de l’identité sexuelle et de l’orientation sexuelle. L’identité sexuelle correspond à l’attirance pour les autres et comprend par exemple la manière  dont une personne se présente alors que l’orientation sexuelle est plus limitée.

En savoir +
Il existe de nombreux autres termes tels que xenogenre, girtflux, rosboy, masc- et femspike, genreflick ou encore tous ceux de l'alignement galactique, à découvrir sur lgbtqia.fandom.com

Histoire du drapeau de la fierté

Selon le site internet drapeau-lgbt.fr le drapeau LGBTQIA+ qui représente un arc-en-ciel est le symbole qui évoque la diversité. C’est artiste Gilbert Baker qui est l’origine du drapeau, en 1978, à la demande de Harvey Milk, un politicien américain ouvertement homosexuel. Il a été utilisé la première fois durant le défilé de la journée de liberté gaie et lesbienne de San Francisco en 1978. L’étendard compte six couleurs, chacune ayant une signification. Le rouge pour la vie, l’orange pour le réconfort, le jaune pour le soleil, le vert pour la nature, le bleu pour l’art et le violet pour la spiritualité. En 2017 deux nouvelles couleurs ont été rajouté. Le marron et le noir dans le cadre de la campagne « More Color, More Pride » pour les personnes LGBT qui subissent des discriminations racistes.
En 2019, dans le cadre de l’Europride, Daniel Quasar a créé un autre design du drapeau en ajoutant les trois couleurs du drapeau trans (le blanc, le bleu clair et le rose). Et en 2021 les couleurs du drapeau intersexe (jaune avec un cercle violet) ont été accolées.

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