Voilà 8 ans que la Maison de l’Europe organise des sessions simulant le parlement européen avec des lycéens de la région. Une manière pédagogique de faire comprendre le fonctionnement des institutions européennes. Un moyen de saisir la complexité des débats et des décisions à prendre à 27 Etats membres. Cette année, la Maison de l’Europe s’adapte à la crise sanitaire et propose des sessions de conseil de l’Union européenne, qui nécessitent moins d’acteurs. C’est ainsi que 27 élèves de terminale du lycée Pasteur, à Besançon, se sont retrouvés dans la peau d’un ministre de chaque pays de l’UE.
Ce 27 mars, l’ambiance est studieuse, les lycéens jouent leur rôle avec sérieux, à l’image d’Anaé qui préside l’assemblée en représentante du Portugal, pays qui assure actuellement la présidence du « vrai » conseil. Ils connaissent la procédure et leurs dossiers qu’ils ont travaillé depuis 3 semaines avec leurs profs. Au préalable, la Maison de l’Europe leur a fourni des fiches de rôles. Sujets du jour : la circulation entre les Etats, le plan de relance économique, le fléchage des subventions, entre autres. Sadia Gharet, l’une des administratrices de la Maison de l’Europe, se dit « impressionnée par leurs prestations. Ils sont posés, jouent leur rôle, discutent, tiennent tête ».
Julien Péa, directeur de la Maison de l’Europe, a déjà organisé une trentaine de simulations de ce genre, impliquant environ 800 élèves des 8 départements. « L’idée est de les mettre au cœur du fonctionnement de l’institution. Ils découvrent que prendre une décision passe par des accords, des désaccords, implique des compromis jamais simples quand on est 27. Ils apprennent à défendre des intérêts nationaux dans un espace collectif ». Pour Jean-Paul Basaille, autre administrateur de la Maison de l’Europe, « c’est une très bonne façon d’impliquer les jeunes ». Eux-mêmes le reconnaissent : « On a appris beaucoup de choses, sur le fonctionnement ou sur le jeu des alliances » assurent Domitille, Laura et Anouk. Comme ils sont en spécialité histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques, l'exercice tombe plutôt bien.
Au-delà de leur rôle d’un jour, les jeunes ont leur idée de l’Europe. Dans cette classe, l’idée générale est plutôt proeuropéenne mesurée, par pragmatisme. « Pour beaucoup d’enjeux actuels comme l’environnement, le développement durable ou même la Covid, la solution est collective. Les instances supranationales permettent une action publique forte » estime Piero. Guillaume en est à sa deuxième expérience puisqu’il a déjà participé à une session parlement. « Je ne me définis pas proeuropéen, mais je pense qu’il faut rester dans l’UE. On a conscience que la France ne s’en sortirait pas toute seule. Les Anglais l’ont fait, mais je pense qu’ils n’ont jamais vraiment été dans l’Europe ». Anaé, la présidente d’un jour, a apprécié l’exercice. Travailler un jour pour les instances européennes fait même partie de ses idées d’orientation. Elle aussi se montre modérée. « L’Europe n’est pas un sujet dont on parle beaucoup entre nous ! J’ai conscience que c’est important sur les plans administratif et législatif, qu’il faut garder l’Europe même s’il faut l’améliorer, sans pour autant avoir un sentiment d’appartenance culturelle ».
S.P.
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