Pour quelles raisons le CESR s'est-il intéressé au vélo ?
Pour trois raisons essentiellement. Le CESR a dû donner son avis sur des projets d'aménagements urbains et s'est aperçu qu'on ne prenait pas en compte les cyclistes dans les flux de déplacement. D'autre part, la Région va élaborer en 99 le schéma régional des transports collectifs qui doit appréhender la diversité des modes de déplacements. Nous souhaitons que le vélo ne soit pas oublié de ce schéma. Enfin, nous avions dans l'assemblée un militant associatif en faveur des usagers de la bicyclette, François Lachambre, qui, par affinité, a demandé une autosaisine et qui a été le rapporteur de l'étude menée.
Le point de départ était donc défendre les usagers de la bicyclette et non militer pour un développement du vélo, notamment par rapport au problème de la voiture. Pour ceux qui pratiquent la bicyclette, cette idée là est acquise. Mais on s'est rendu compte aussi qu'en faisant du vélo, il existe pas mal d'endroits où l'on risque sa peau. On s'est dit est-ce que les collectivités locales en ont conscience ? Ont-elles déjà réalisé des équipements ? L'objectif était de dresser un état des lieux en Franche-Comté, bien avant de faire des propositions concrètes.
Avez-vous eu des surprises ?
Beaucoup de bonnes sur-prises. On ne savait pas que des aménagements spécifiques étaient réalisés dans des villes comme Belfort ou Tavaux. Tavaux compte 5000 habitants et une très grande diversité d'équipements cyclables. On s'est rendu compte que, si le sujet du vélo peut prêter à sourire, beaucoup d'agents et d'élus dans les collectivités locales ont la volonté de prendre en compte les usagers de la bicyclette et d'améliorer les conditions de déplacements. Mais il n'y a pas de mise en réseau des acteurs entre eux.
Par rapport à ce qui existe ailleurs, comment se situe la Franche-Comté ?
Je ne sais pas si on peut comparer. Nous sommes allés à Strasbourg, qui est la ville-phare en la matière. On nous a fait parcourir la ville à vélo vous pouvez aller d'un coin à l'autre en longeant les canaux, sans rencontrer de voiture, en toute tranquillité. Au centre-ville, il y a des rues réservées aux cyclistes et des endroits où les vélos sont prioritaires. On peut rêver la même chose ici !
Il y a aussi des défauts au vélo. Le froid par exemple.
Quand on est allé à Strasbourg, il faisait froid, ce qui n'empêchait pas de nombreux cyclistes de circuler. En général, l'usager de la bicyclette sait se protéger, même sous la pluie. Pour celui qui veut vraiment utiliser son vélo, ni le climat, ni le relief ne sont des obstacles.
Quelles seront les suites de l'autosaisine ?
D'abord, vers la fin avril, il y aura probablement l'organisation d'une journée sur le thème du vélo, qui aura pour objet de convier les acteurs concernés à confronter leurs points de vue et avancer sur une mise en réseau. Ensuite, il faudra que les travaux servent à une réflexion régionale et aboutissent à des propositions et appuis aux collectivités locales qui veulent mettre en place une politique vélo. Enfin ces premiers contacts pourront être suivis de nouvelles réunions pour se rendre compte de l'effet des propositions, des améliorations des relations entre usagers et aménageurs, de nouveaux éléments à aborder. Nous-mêmes assurons, en interne, le suivi des propositions que l'on a faites.
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