À Chalon-sur-Saône, c’est le dernier de toute la Bourgogne-Franche-Comté. Si, si, je vous assure. Ce que vous prenez certainement pour des plannings familiaux, ce sont les Centres de planifications et d’éducation familiale (CPEF). Un CPEF est médicalisé et institutionnalisé. Il est mis en place par l’État. En gros, au CPEF, on va récupérer une ordonnance pour la pilule. Au planning familial, on discute, on s’entraide, on donne des conseils personnalisés... C’est une association, un vrai mouvement féministe d’éducation populaire. « On ne fait pas de concurrence entre les services », précise Émilie Stolarek, la militante-salariée du planning familial de Chalon. Car toutes les intervenantes, qu'elles soient bénévoles ou salariées, sont des militantes avant tout bien sûr. De l’écoute et de l’humain.
Les actions du planning familial ? « Aiguiller, conseiller, ou tout simplement écouter ». Le planning ne reçoit pas que des jeunes filles d’une vingtaine d’années. Il y a aussi des hommes, des couples, un public très varié… Le planning intervient aussi dans les collèges et lycées, va à la rencontre des jeunes et de leurs questions. Une démarche saine, tolérante, sans tabous. « On aimerait retrouver un maillage des plannings familiaux sur la grande région... Être présents à Dijon ou à Besançon. Mais pour le moment, en local, on bataille juste pour exister ». Alors que ce lien avec les jeunes et le terrain, en permanence ou lors d’intervention, ça ne se remplace pas. « Surtout qu’en ce moment, la santé prend cher et la santé sexuelle encore plus. Y’a des moments où c’est considéré comme du confort », précise Émilie.
Le planning cherche des bénévoles et des soutiens
Les actions sur le terrain demandent du temps, et le temps, c’est de l’argent. L’équipe a ces derniers temps l’impression de passer plus de temps à rechercher des financements qu’à monter des opérations sur le terrain. Elle cherche des alliés : bénévoles en plus, institutions, appuis politiques, ou mécènes. Comment traiter aujourd’hui de sexualité et d’épanouissement en Bourgogne-Franche-Comté de manière militante, et pas seulement médicalisée ? Si les plannings familiaux ferment, les jeunes pourront trouver une ordonnance pour la pilule, mais pas une oreille attentive, ni des conseils. Ce serait un joli retour en arrière.
Sparse
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