Les premières Missions locales ont 40 ans cette année et celle de Besançon en fait partie. C’était même l’une des premières créées, pour un rôle que certains pensaient éphémères. « Les débuts sont liés à la crise économique et au constat d’une étude de Bertrand Schwartz sur les jeunes sortant du système scolaire sans qualification relate Anne Dupeyron, directrice adjointe de la Mission locale du Grand Besançon. Elle aboutissait à l’idée qu’ils cumulaient souvent d’autres difficultés et qu’il fallait prendre en compte ces difficultés dans leur globalité pour favoriser leur insertion ».
Ce que l’on pensait conjoncturel a perduré et les Missions locales sont toujours aussi utiles quatre décennies plus tard. La coopération entre professionnels de différentes structures a fait place au métier de conseiller en insertion sociale et professionnelle. « Le personnel des Missions locales sont des professionnels à part entière qui continuent à accompagner les jeunes dans une approche globale qui inclut l’insertion mais aussi les ressources, la santé, le handicap, le logement, la mobilité… » décrit Anne Dupeyron. Outre les conseillers, la Mission locale compte agents d’accueil et d’orientation, psychologue, chargé de communication… 45 professionnels au total.
Ce qui a également changé : l’ampleur de la tâche et la boîte à outils dont disposent les conseillers. « Elle a dû quintupler de volume. Quand on voit tout ce qu’on peut faire et tous les partenariats, il y a vraiment des possibilités. Le conseiller est là pour diagnostiquer et trouver le bon outil ». En fonction de son profil, un jeune pourra être orienté vers des ateliers, une formation, des offres d’emploi, un contrat professionnel, un appui financier ponctuel, une aide à la mobilité, une aide alimentaire, etc. « En terme d’insertion professionnelle, on travaille avec chaque jeune sur la construction d’un projet et partant de la réalité du marché du travail. Avec lui, on regarde les offres d’emploi dans le secteur où il souhaite aller pour qu’il ne soit pas surpris. Mais on a toujours fait des actions avec les branches professionnelles notamment dans le bâtiment ou la restauration pour mettre les jeunes en contact avec des secteurs qui recrutent ».
Accompagnement étendu
Les Missions locales mettent à contribution les acteurs de l’action sociale, le monde associatif, l’université, l’entreprise. « On a une légitimité qu’on n’avait pas avant. Notre champ d’action est plus large, notre public plus nombreux ». Au niveau national, les Missions locales annoncent 1 million de jeunes accompagnés. En ce qui concerne celle du Grand Besançon, c’était 3623 contacts en 2021. Si les jeunes pas ou très peu qualifiés demeurent le principal public, l’accompagnement concerne également des bacheliers ou des étudiants qui se rendent compte que la voie choisie ne leur convient pas.
Autre évolution notable, « pendant longtemps, il n’y avait pas de rapport à l’argent entre les jeunes et les conseillers ». Avec la possibilité d’octroyer des aides ponctuelles type Fonds d’aide aux jeunes du Département ou Pacea, ce n’est plus le cas. C’est particulièrement vrai pour le Contrat d’engagement jeune, nouveau parcours à la disposition des Missions locales pour favoriser l’accès à l’emploi. Succédant à la Garantie jeunes, il reprend ses grandes lignes avec des possibilités étoffées : un programme personnalisé, un parcours d’activités suivi par un conseiller dédié avec des possibilités d’ateliers collectifs, de stages de découverte, de formation, d’engagement bénévole ou de service civique. Moyennant son assiduité, le jeune peut recevoir jusqu’à 500 euros mensuels d’allocation pendant une durée de 6 à 12 mois. Il faut avoir moins de 25 ans (30 pour les personnes handicapées) et ne pas être en formation. « C’est un dispositif d’accompagnement renforcé mais tous les jeunes qui viennent nous voir n’en ont pas besoin ou n’y sont pas éligibles précise Anne Dupeyron. On a signé 311 Garantie jeunes l’année dernière et en 2022, l’objectif est d’atteindre 550 CEJ. Mais pour les autres, on a également des solutions plus « light ». C’est vraiment en fonction des profils ».
S.P.
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