Le texte a été adopté par 195 pays. Voici les principales décisions :
- Contenir le réchauffement climatique. L’empêcher est sans doute trop ambitieux. Les signataires espèrent le maintenir «nettement en dessous de 2 ° C». A savoir, 1,5 ° C de chaleur en plus d’ici la fin du siècle par rapport à l’ère préindustrielle. Pour les observateurs, scientifiques et ONG, atteindre ce chiffre serait inespéré. Selon certains scientifiques, il faudrait pour cela laisser 80 % des énergies fossiles qui sont encore à exploiter dans le sol, ce qui n’est pas vraiment la tendance. Rappelons qu’en l’état actuel de la situation, la planète se dirige droit sur un +3° C qui équivaut à une catastrophe écologique.
- Coupables désignés d’office, les gaz à effet de serre. Parvenir au point 1 suppose de lutter contre leur émission. Les signataires espèrent les plafonner rapidement et atteindre un équilibre entre propagation et absorption de CO2 (pour cela, compter essentiellement sur les plantes vertes. L’avenir de la planète est entre leurs feuilles). Ce ne sera pas avant 2050 dans l’hypothèse la plus optimiste. Bémol à l’accord, aucun objectif chiffré de réduction des émissions n’a été défini pour atteindre l’objectif de 1,5°. Un groupe d’experts intergouvernementaux doit proposer une évaluation en 2018
- Tout le monde doit s’y mettre, ce qui était plus ou moins l’idée des 20 Cop précédentes (car 21 ne signifie pas 21e siècle mais bien 21e Conférence des parties). Chaque pays devra élaborer son plan national, rendre compte des moyens mis en œuvre et des résultats. Le premier bilan doit être établi d’ici 2020. Après cette date, chacun est enjoint de faire de nouveau part de son bilan et ses engagements tous les 5 ans. Ces derniers devront être à chaque fois plus ambitieux que les précédents.
- Grande différence de la Cop 21 avec les précédentes : les pays eux-mêmes se sont décidés ensemble alors qu’auparavant, le texte était imposé par la Nations unies. Cela laisse espérer que des réfractaires comme la Chine ou les Etats-Unis seront plus enclins à respecter un accord qu’ils ont eux-mêmes contribuer à établir.
- Atteindre l’objectif fixé suppose énormément de dépenses, notamment pour aider les pays pauvres à s’orienter vers les énergies propres ou à éviter l’agriculture intensive, la surpêche, etc. ainsi qu’à lutter contre les conséquences du réchauffement. Le fonds verts de l’Onu financé par les pays développés dispose pour l’instant de 100 milliards d’euros par an à cette fin. Lui aussi est censé être revu à la hausse d’ici 2025. Parallèlement, le texte souhaite que soient favorisés la coopération, le transfert de technologies et le transfert des bonnes pratiques en matière de lutte contre le réchauffement. Education, formation et sensibilisation du public font partie des objectifs.
- Le texte de l’accord est applicable à partir de 2020, mais la Conférence des parties «décide de faire en sorte que les efforts d’atténuation soient portés au plus haut niveau possible avant 2020».
- Parmi les principales critiques formulées à l’égard du texte, figurent l’absence d’instance de contrainte et de sanction, le manque de possibilité de contrôler les bilans nationaux, une date butoir de 2020 déjà trop lointaine et l’omission de mention des transports aériens et maritimes, pourtant de plus en plus propagateurs de gaz à effet de serre.
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