Ceux qui écoutent chaque semaine l'une des 168 heures d'émission de Radio Bip à Besançon ne savent peut-être pas que les 16 années d'existence de la radio sont en réalité 19. Sous le nom de Radio 25, Bip est passée par 3 années «pirates» agitées entre 1978 et 1981. Comme l'ont raconté certains témoins lors de l'émission enregistrée à l'occasion du 15e anniversaire, rocambolesques furent les débuts, faits d'histoires d'émetteur planqué dans la nature, de poursuites en voiture, de clandestinité, d'arrestations et d'inculpations. Vécue sous la bannière de la libre expression, cette époque où il fallait se cacher pour émettre paraît bien loin, même si l'identité est restée.
« Notre but, c'est toujours l'originalité, l'anti-radio commerciale. On a droit à 20 % de publicité, mais on n'en fait presque pas. Et on s'inscrit avant tout dans la vie locale ». Trésorière et animatrice, Christine Relange a vécu toute l'histoire, depuis l'effervescence lors de l'emménagement au 1977 rue Battant jusqu'aux locaux actuels rue de la Viotte beaucoup plus spacieux. Peu de radios nées au début des années 80 ont survécu jusqu'à aujourd'hui. L'aisance n'est pourtant pas au rendez-vous et malgré une cinquantaine d'animateurs bénévoles qui préparent 40 % des émissions, « Radio Bip coûte cher, environ 40 000 F par mois ! » CES, contrat emploi consolidé ou contrat initiative emploi complètent l'équipe. Le côté positif, c'est la présence de nombreux jeunes, un ton enjoué et enthousiaste et une possibilité pas si fréquente de s'exprimer, de s'essayer à la radio. « Le passage à Radio Bip est une bonne expérience » admet Christine Relange en soulignant ce rôle de tremplin. « Beaucoup, comme le Cirque Plume ou Madeleine Proust se souviennent qu'ils ont commencé par venir parler d'eux ici ». Il y a 2 ans, c'est en produisant un concert et un CD live que Radio Bip a mis en avant quelques jeunes groupes de rock locaux. Généraliste, privilégiant les infos locales et internationales, la pro-motion de la vie associative et la création culturelle, Radio Bip affirme une priorité, « la musique d'expression française et les jeunes auteurs ». Sans oublier une propension à monter au créneau, comme lors de sa participation au collectif antifasciste au moment de la manifestation à Strasbourg contre le FN.
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