Est-ce une mode, un phénomène conjoncturel, une prise de conscience ? En tout cas, la situation se renouvelle suffisamment pour que Jean-Laurent Cassely ait l’idée d’en faire un livre, de constat et de conseils. La Révolte des premiers de la classe en est même à sa 2e édition, revue et augmentée. Il pointe ce « phénomène désormais bien identifié, celui des bifurcations de vie professionnelle des diplômés et des cadres vers les métiers manuels, du commerce, de la restauration, de l’agriculture ou du lien. Cette tendance doit être mise en regard d’autres phénomènes contemporains tout aussi structurants comme la globalisation, le management des grandes organisations, la révolution numérique, le déclassement générationnel ou encore les conséquences de l’explosion de l’immobilier dans la France contemporaine. »
Ajoutons le dérèglement climatique, la pandémie et la période du confinement qui ont grandement contribué à poser des questions et même au malaise d’une « nouvelle génération de jeunes diplômés désorientés qui (re)découvre à ses dépens l’enfer de métiers dénués de sens et la déception vis-à-vis d’un monde du travail qui peut s’avérer absurde, démoralisant, si ce n’est toxique. »
Selon l’auteur, la situation est si fréquente qu’elle « a atteint le stade terminal du cycle médiatique, le marronnier journalistique dans lequel on part à la pêche de l’ancien informaticien / l’ancienne journaliste / l’ancien banquier qui a troqué ses chemises / son tailleur / son ordinateur portable / ses visioconférences sur Teams ou sur Zoom pour mettre les mains dans le cambouis / dans la terre / dans la glaise et retrouver un sens à sa vie / une harmonie vie pro-vie perso / une meilleure qualité de vie ». Les critiques des bullshits jobs et des emplois nuisibles par les jeunes de la génération climat ne sont pas non plus des cas isolés.
Ce livre n’est pas un mode d’emploi de la reconversion. L’auteur parle plutôt d’un essai qui analyse la situation, tente de faire un état des lieux et aborde en 9 chapitres et 240 pages les divers aspects du phénomène, non sans disséminer ici ou là quelques conseils.
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