EnFranche-Comté le secteur de l'enseignement montre l'exemple : actuellement la recteura d'académie (Aleth Manin) et la présidente de l'Université (Françoise Bévalot) sont des femmes. Suffisamment rare pour être remarqué : en France, on compte 7 femmes sur 30 recteurs et à peine 10 parmi plus de 80 présidents d'université. De manière générale, l'accès aux responsabilités est fermé aux femmes. Un exemple illustre à quel point ce phénomène est culturel : dans la fonction publique, malgré l'égalité juridique assurée en théorie, l'évolution de carrière des femmes est nettement en retrait par rapport à celle des hommes. Et l'accès à l'encadrement d'autant plus rare que l'on avance dans la hiérarchie. Or la fonction publique compte beaucoup plus de femmes que d'hommes ! Pour montrer l'exemple, le gouvernement a décidé plusieurs mesures comme des plans d'objectifs sur l'égalité dans les ministères ou la révision des programmes de concours et de formations dans les écoles de cadres de la fonction publique. Egalement significatives, les responsabilités politiques. Là aussi, il a fallu une action volontariste (loi constitutionnelle du 8 mars 2000, loi sur la parité) pour générer des prémices d'égal accès des femmes aux responsabilités. L'évolution est lente. Après les dernières élections, on atteint 10 % de femmes maires. Et encore s'agit-il souvent de petites communes. En Franche-Comté, à l'image du reste du pays, les exemples de sièges importants sont rares : on trouve à peine ici ou là une femme présidente de communauté de communes (Vesoul), une première adjointe (Besançon). Au Conseil général du Doubs, on est passé de 0 à 4 élues. En France, une seule femme est présidente d'un Conseil général - il s'agit d'Anne d'Ornano, dans le Calvados, réélue. Et si le nombre de femmes à l'Assemblée nationale a doublé lors des dernières législatives, son taux reste parmi les plus faibles d'Europe. Les autres chiffres sont éloquents : 5,6 % de présence féminine au Sénat, 26 % dans les Conseils régionaux, 8 % dans les assemblées départementales. Quant aux 47,5 % de femmes dans les conseils municipaux, ils sont essentiellement dus à la loi sur la parité. Et viennent à point pour contredire un argument rebattu prétendant que s'il y a peu de femmes élues, c'est qu'elles sont peu nombreuses à le vouloir. Les dernières élections ne se sont pas heurtées à une pénurie de candidates, loin de là.
S.P.
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