L'association a commencé par produire des festivals de metal. « On a toujours eu une dimension éthique, on pensait que la culture pour la culture c'était un petit peu creux, confie Samuel Offredi, coordinateur de Magna Vox. Le milieu a évolué dans le mauvais sens, le côté mercantile nous gênait. » Entre 2017 et 2018, l'aventure bifurque. Les productions se diversifient et prennent une dimension plus engagée. Les podcasts, articles et documentaires traitent de la parité, la cause LGBT, l'immigration ou encore la ruralité et l'écologie. « Les sujets abordés sont puisés dans notre réseau. On a la chance d'avoir une vraie diversité de profils dans notre propre conseil d'administration.» Le dialogue est rendu possible grâce à l'organisation de tables rondes réunissant élus, responsables d'associations, militants et citoyens. « Une maman s'interrogeait sur le passage à l'état civil de son enfant queer en transition. Elle a eu une explication d'un politique présent. » Ces dialogues citoyens, Samuel Offredi les envisage à plus grande échelle. « Il y a une écoute des politiques et on a de plus en plus de poids. On voudrait créer du contenu médiatique avec eux en interrogeant des représentants européens. »
Un projet parallèle, Europe Convergence, a vu le jour en 2019. La proposition, au départ anecdotique, a trouvé un vrai sens de partage culturel, musical et culinaire. En partenariat avec 8 pays européens et accrédité Erasmus+, le dispositif met en relation 40 jeunes entre 18 et 30 ans et les accompagne dans l'entrepreneuriat responsable. « Même si certains milieux semblent difficiles d'accès, il n'y a pas de fatalité. Je pense par exemple à la musique. Il faut savoir que dans ce domaine, la réussite sur scène est d'environ 1%. Mais il y a beaucoup d’alternatives à la scène : la médiation, le travail sur des bandes son, etc. On travaille aussi en partenariat avec le Crous pour élaborer une cuisine éthique avec les étudiants, à moins de 3€ par repas. » Europe Convergence est organisé entre Dijon, en France, Mayence, en Allemagne et un pays tiers qui change chaque année.
Un jeu vidéo gratuit, traitant des fake news, sortira début 2024. Adressé aux 11-17 ans, il sera en partie utilisé dans les milieux scolaires. Quatre scénarios ont été imaginés et écrits par une équipe de professeurs, documentalistes, universitaires et journalistes. « L'enjeu sera de gérer un journal, jongler entre éthique, popularité, finances et maintenir un équilibre. Il abordera aussi la solidarité internationale. » Les idées débordent chez les 5 salariés de Magna Vox. Leur seule limite : ne pas rentrer dans le système marchand et garantir la gratuité de leurs prestations.
Lauriane Noel
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