Débuts
J’étais en charge des actions culturelles sur le campus, avec le Crous. On pensait à l’époque qu’il y avait un défaut de communication avec les étudiants. L’idée de créer un média est venue et le plus jouable, c’était une radio. Personnellement, je sortais d’un BTS audiovisuel au lycée Viette et cela m’intéressait beaucoup. J’ai lancé ce projet en mai 1997, en allant notamment voir ce que faisait Radio campus Dijon. Quand on a parlé de l’opération à la rentrée, tout de suite 130 étudiants sont venus. C’était positif parce que l’on voulait permettre aux étudiants de s’exprimer.
Le plus difficile
C’était au moment de lancer le projet : la contrainte administrative, l’autorisation d’émettre. Pendant 3 ans, on avait l’autorisation pour 6 mois. La 4e année, 9 mois et ensuite, on a enfin eu l’autorisation permanente, après appel à candidature.
Meilleurs souvenirs
D’abord, quand je me suis dit «ça marche !», le jour où on a allumé l’émetteur. Avec Thierry Enderlin, le premier président de Radio Campus Besançon, on a pris la voiture pour aller écouter. On était vraiment content ! Puis quand on a été sélectionné après un an de procédure pour l’autorisation permanente. Au bout de 5 ans ! Et l’Herbe en zik. On a fait 9 éditions du festival sur le campus. Il y a encore des gens qui m’en parlent. Quand j’ai éteint la lumière pour lancer le Buena Vista Social Club, c’était énorme !
Et les pires
Il n’y en a pas trop en fait. On n’a pas connu de gros problèmes techniques et on a eu de la chance de ce côté. Sinon, il y a la fin de l’Herbe en zik. Et des interviews qui se sont mal passées, mais pas beaucoup. Il y en a une où c’était particulièrement chaud, mais on ne va pas citer les artistes…
En recommençant, que changerais-tu ?
Il y a toujours eu la question du site d’émission avec l’idée d’aller à Bregille pour élargir la zone de diffusion. Mais on est sur le campus pour le coût et parce que c’est plus pratique pour les étudiants. Dans l’ensemble, la radio grandit et se développe tranquillement.
L’identité
On a d’abord une identité musicale, plutôt musiques actuelles et émergence de nouveaux talents. Beaucoup nous contactent, pour certains c’est le seul espace possible. Les 29 stations ont un peu le rôle de radios starter. Les maisons de disques sont attentives et s’en servent pour tester. Le
classement musical des radios Campus est une caisse de résonance.
Par ailleurs, nous bénéficions du fonds de soutien à l’expression radiophonique pour lequel il faut rendre un rapport annuel. Les principaux critères de qualité concernent les actions éducatives et culturelles, les actions en faveur de l’intégration et les actions qui concernent l’environnement. Nous produisons quasiment 100 % de nos programmes.
Nous avons des journalistes professionnels à temps plein et pour moi c’est une réussite. Nous avons des créations novatrices comme les « Balades sonores » qu’Aurélien Bertini développe de manière hyper intéressante dans le Grand Besançon.
Pour moi, la marque de Radio Campus c’est son ouverture à tous les publics. On travaille avec l’Université mais aussi avec des scolaires, des collégiens, des lycéens. Nous nous intéressons à des gens qu’on n’entend pas beaucoup ailleurs, aux personnes âgées comme aux gens des quartiers ou aux adultes handicapés. Il n’y a pas beaucoup de médias qui interviennent aux 408 ! Nous avons fait une émission avec des enfants d’Itep (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique), c’était compliqué mais ça change leur horizon. Avec nos petits moyens, on fait 60 plateaux extérieurs par an. Comme nous ne sommes pas forcément sur l’audience, on se concentre sur les contenus.
L’avenir
On est en train de se préparer à la radio numérique terrestre ce qui permettra d’amplifier notre zone de diffusion. Il faudra que l’on s’implante à Belfort-Montbéliard, c’est l’un de nos objectifs principaux.
J’aimerais aussi que la radio reste dans son univers sonore. Je ne suis pas du tout pour l’introduction de la vidéo.
J’espère que la radio va garder cette ouverture, cette proximité et continue à travailler avec ces différents publics parce que ça correspond aux valeurs que l’on veut défendre. On a besoin, dans la société actuelle, de médias qui donnent la parole à ces publics, qui vont dans les quartiers, les foyers de personnes âgées, les écoles. J’espère que l’on va continuer à faire des émissions dans les bars, les FJT, au CDN, au Frac…
Recueilli par Stéphane Paris
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