«Encourager à l’installation, oui, mais à condition qu’ils passent par le dispositif d’installation qui permet de sécuriser le parcours. Il s’agit d’un accompagnement économique et humain qui les amène à se former, les oblige à réfléchir à un plan d’entreprise sur 5 ans, avec un vrai prévisionnel. C’est une question de pérennité et il s’avère que 98 % des jeunes qui sont passés par là sont encore là 5 ans après. Sinon le taux d’abandon est important. Ce dispositif qui peut durer entre 1 et 3 ans est une opportunité, au-delà de l’aide financière à l’installation. Il n’y a pas d’aide spécifique pour les femmes mais il est vrai qu’elles doivent penser à d’autres paramètres que l’on peut résumer par vivabilité : combien de temps vais-je passer sur mon exploitation, comment vais-je me faire remplacer pendant une grossesse… Cela permet de réfléchir au statut de l’exploitation et peut-être s’installer en association».
Si le statut des agricultrices évolue (il n’y avait que 8 % de femmes à la tête d’une exploitation en 1970, elles sont plus de 25 % aujourd’hui, le nombre de celles qui travaillent sans statut diminue, le Gaec entre époux est autorisé depuis 2010...), elles se heurtent encore au poids des traditions, de la méfiance des banques à la transmission familiale privilégiant les hommes. Elles doivent, encore plus que dans d’autres secteurs, tenir compte des tâches "dévolues" (dont s’occuper des enfants). Ce sont forcément des réflexions en plus à prendre en compte pour elles lorsqu'elles envisagent de s'installer.
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