Le bénévolat a le vent en poupe auprès des jeunes. C’est du moins ce qu’indiquent les enquêtes les plus récentes. L’Ifop mentionnait par exemple une augmentation de 32 % de l’implication des 15 – 35 ans dans l’engagement associatif entre 2010 et 2013. Une étude de France bénévolat signalait parallèlement à ce chiffre, la confirmation «de notre analyse positive récurrente sur le fait que les jeunes sont généreux et solidaires, sous réserve que les associations sachent leur ouvrir leur porte et les convaincre qu’un bénévolat structuré par des projets associatifs de qualité est plus efficace que la seule générosité spontanée». Même genre de remarque à l’Injep où une enquête menée avec l’Arval signale que l’engagement bénévole des 18-29 ans est particulièrement marquée dans "des associations centrées sur des activités culturelles et de loisirs et au sein de groupements a priori plus engagés dans la vie de la cité". Actuellement, 29% des Français de 15 à 25 ans donneraient «gratuitement du temps à autrui», dont 16 % dans les associations. «Oui, ils sont réceptifs confirme Jean-Louis Aubert, président de France bénévolat à Besançon. Leur proportion augmente parce que dans le même temps, la présence des retraités baisse. C’est sûrement dû à l’élévation de l’âge de la retraite. Avant, quand les gens partaient plus tôt, ils avaient plus tendance à vouloir conserver une activité à travers le bénévolat. Mais dans l’absolu, le nombre de jeunes qui s’impliquent augmente également».
Une évolution dans la générosité malgré le problème récurrent de manque de temps. «Nous voyons encore principalement des retraités note Michel Jeannin, en charge de la communication à la Banque alimentaire du Doubs. Le problème est qu’il faut de la régularité et pour les jeunes, c’est moins évident».
Selon toutes ces études, par rapport aux générations précédentes, le bénévolat des jeunes actuels est globalement moins idéologique, plus ponctuel et en partie tourné vers l’acquisition de compétences. Une sorte d’altruisme profitable en quelque sorte.
Bénévolat
utile
«Nous observons trois types d’engagement cadre Jean-Louis Aubert : le bénévolat pour les associations, le bénévolat ponctuel de proximité et le bénévolat pour ce que nous appelons autres organismes tels que partis politiques, syndicats, comités consultatifs, religion, etc. Ce dernier est en baisse. On est plutôt dans le bénévolat de proximité et de projet. Et nous avons un peu de difficultés à trouver des bénévoles réguliers et qui acceptent de prendre des responsabilités. Chez les jeunes, cela se comprend : avec les jobs, les stages, l’année scolaire suivante, ils n’ont pas suffisamment de vision sur leur avenir pour s’engager durablement. Ils sont naturellement enclins à se lancer sur des projets ponctuels. Ils s’investissent parfois très fortement sur 3 mois puis passent à autre chose».
Il faut dire que c’est là-dessus qu’insistent les associations dans l’espoir de recruter des nouvelles forces : le bénévolat sert aussi la personne qui s’engage. Les effets bénéfiques sont multiples, pas seulement du point de vue des compétences acquises dans l’exercice : effet positif sur le CV, rencontres, constitution d’un réseau, apprentissage et connaissance de l’environnement socio-professionnel, gain de confiance en soi, habitude de l’action et du travail en équipe, communication et animation… C’est d’ailleurs pour les formaliser et les valoriser qu’a été créé le «passeport bénévole» : pour permettre à chacun de faire reconnaître ses qualifications, il liste les compétences acquises durant son parcours et constitue un complément utile dans une démarche de recherche professionnelle.
S.P.
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