Le docteur Thierry François collabore depuis 1997 avec l'AAVI (association d'aide aux victimes d'infraction) en effectuant une permanence chaque lundi après-midi, afin de recevoir les victimes en état de choc psychologique. Il travaillait auparavant aux urgences psychiatriques de l'hôpital Minjoz et avait plusieurs fois renvoyé des patients vers l'association, qui elle-même lui adressait régulièrement des victimes. C'est ainsi qu'il a été sollicité pour intervenir au sein de l'organisme. « Un juriste reçoit tout d'abord la personne et s'il juge la situation complexe, un rendez-vous est pris avec moi. S'il y a vraiment urgence, la personne est immédiatement orientée vers des services spécialisés ».
Dans neuf cas sur dix il s'agit d'atteintes directes à la personne, que ce soit des violences physiques, des agressions sexuelles (en nette progression en 2003), des violences conjugales, des conflits de voisinage ou des victimes des accidents de la circulation. « Les médecins experts sont très bien formés pour reconnaître les préjudices corporels, mais c'est beaucoup plus délicat de déterminer un préjudice moral ». Des personnes qui se retrouvent victimes dans un cadre professionnel viennent aussi régulièrement, suite à un conflit ou harcèlement. « Dans ce cas je préfère toujours travailler avec le médecin du travail car il connaît l'ambiance de l'entreprise, les conditions de travail, etc. »
Le docteur François précise qu'il reçoit bien les personnes dans un cadre d'écoute et non pas de soin. Il les entend, les aide, reconnaît le préjudice psychologique, établit un certificat si nécessaire et les oriente ensuite vers un suivi thérapeutique si besoin est.
Magali Urbain
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