Comment continuer à être solidaire en période de confinement ? La question s’est posée très rapidement pour l’Etablissement français du sang. A Besançon, dès le début de la crise sanitaire, l’EFS a dû annuler ses collectes prévues sur le campus. Lors de la première semaine de confinement, il estime avoir « perdu » 900 dons, uniquement sur le site bisontin. Or, le besoin ne diminue pas, au contraire, et les réserves sont toujours faibles car les produits sanguins ont une durée de vie limitée (sur le plan national, les stocks correspondent à moins de 15 jours pour les globules rouges et 3 jours pour les plaquettes). Cela étant, l’EFS a rapidement confirmé que la collecte continuait car « la transfusion elle-même ne présente aucun risque d'infection ». Les citoyens sont autorisés par les autorités à se rendre sur les collectes de sang organisées à proximité de chez eux et dans les 7 maisons du don de Bourgogne Franche-Comté, sous réserve de remplir l’attestation officielle ou une déclaration sur l’honneur indiquant aller donner leur sang, au motif de l’assistance aux personnes vulnérables. Etablissements de santé, les EFS ont pris les dispositions nécessaires pour limiter le risque de propagation de l'épidémie de Covid-19 sur leurs sites.
Nouvelle rassurante : en deuxième semaine de confinement, la mobilisation des citoyens a été relancée. L’EFS a même noté « 10% de nouveaux donneurs et beaucoup de donneurs qui ne s’étaient plus mobilisés depuis de nombreuses années revenus au don. Au global, une fréquentation doublée sur nos maisons du don et collectes mobiles. L’enjeu maintenant est d’étaler les dons dans la durée afin que la mobilisation soit en adéquation avec les besoins quotidiens ». Pour faciliter l’étalement des dons tout au long du confinement, il est recommandé de privilégier la prise de rendez-vous. Ce qui permet également de maintenir la distanciation, les gestes barrières étant encore et toujours primordiaux.
Mais qu’en est-il des dons d’organes, alors qu’une chute de 50 % de propositions de dons est observée depuis le début de l’épidémie ? L’Agence de la biomédecine a donné ses recommandations fin mars : pour les transplantations, elle distingue greffes pouvant être différées et greffes urgentes. Dans le premier cas, elle estime que le risque d'infection du receveur par le Sras-CoV-2 dépasse le bénéfice de la transplantation et recommande de repousser la date après le pic épidémique. Même recommandation concernant les activités d’assistance médicale à la procréation : « le ratio bénéfice-risque conduit à conseiller de reporter les activités cliniques et biologiques d’AMP, quelle que soit la technique (fécondation in vitro, transfert d’embryon congelé, insémination artificielle, don de gamètes, préservation de la fertilité non urgente) ». Mais pour les patients en attente d’un organe vital, il est préconisé de poursuivre le programme prévu, le report impliquant un risque accru (seules les greffes rénales sont reportées à la fin de la période épidémique). Et l’agence rappelle que tous les donneurs sont systématiquement testés pour s’assurer de l’absence de risque de transmission du Covid-19. Conclusions : là aussi, les dons sont toujours bienvenus.
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