Il faut du monde pour les routes. L'Union des syndicats de l'industrie routière française annonçait un besoin de 15 000 jeunes à recruter l'an dernier. Comme il faut les construire mais aussi les entretenir, les améliorer, les compléter, les adapter à un trafic en augmentation constante, ce constat a une certaine durabilité. Même si, comme pour l'ensemble du BTP, l'activité est soumise aux aléas de la conjoncture. Mais les compétences sont adaptables à d'autres travaux. Qui peut faire une route peut faire un parking. Une voie piétonne, un aérodrome, une piste cyclable, un stade… Le sigle VRD signifie voirie et réseaux divers. Il résume la polyvalence du métier : appliquer divers revêtements (béton, enrobés, gravillons...), poser des éléments de voirie (trottoirs, caniveaux, pavés, glissières de sécurité, mobilier urbain...), raccorder les réseaux souterrains (eau, gaz, électricité, téléphone...). Le constructeur de routes aborde différentes techniques qui vont de la maçonnerie aux revêtements de chaussée, en passant par la signalisation.
Un travail d’équipe
«C'est d'abord un travail d'équipe décrit Benoît Boiteux, conducteur de travaux à Eurovia, à Montbéliard. C'est la base dans cette profession : savoir s'intégrer dans un collectif et à une hiérarchie, obéir aux ordres, être ponctuel. Pour certains jeunes, c'est positif : c'est une approche de la vie en société, une forme de socialisation. Chaque équipe est dirigée par un chef de chantier. Ensuite, il y a un homme de base, le maçon. Un poste pour lequel on a du mal à trouver des jeunes. Autour de lui, il y a des ouvriers spécialisés qui vont tirer le râteau, mettre le béton, manier la pelle et la pioche». Même avec la mécanisation, le travail reste physique. «Il y a une grosse partie manuelle. Le soir, on dort bien». Autre caractéristique prépondérante, le travail dehors. «Parfois on a trop chaud, parfois trop froid, parfois c'est sous la pluie». En conditions trop difficiles, comme lors des grands froids des dernières semaines, les chantiers s'arrêtent. Avantage de la profession, une caisse intempéries permet d'indemniser à 80 % du salaire les travailleurs lorsqu'ils restent chez eux.
Pour les jeunes motivés, l'accès au travail est assez facile. La formation est courte : CAP, bac pro voire BTS si l'on veut accéder directement à des responsabilités (chef d’équipe, chef de chantier). «On cherche régulièrement des jeunes complète Benoît Boiteux. Ceux que l'on a en apprentissage, que l'on forme, c'est pour les garder. On travaille beaucoup avec l'intérim et là encore, il n'est pas rare que l'on embauche les gens motivés». Autre perspective intéressante, la possibilité d'évoluer très rapidement. Avec de l'expérience et l'acquisition d'une bonne connaissance du métier, le constructeur de route peut devenir chef d'équipe, puis chef de chantier. Il peut obtenir un certificat de qualification reconnu par le biais de la formation continue. Autre possibilité : créer ou reprendre une entreprise (le secteur compte 80 % d'entreprises artisanales).
Stéphane Paris
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