Le rapport est établi à partir des statistiques d'accueil du secours catholique-Caritas France, qui a rencontré 608 500 ménages, soit 1 463 000 personnes, en 2015. Selon les responsables, il «met en évidence un certain nombre d'évolutions importantes, de 2000 à 2015». Conclusion la plus flagrante, «la pauvreté ne faiblit pas. Le nombre de familles en situation de précarité avec des enfants continue d'augmenter». En second lieu, une contradiction : tandis que «l'éducation, la formation et l'emploi restent les leviers majeurs contre la pauvreté», «les jeunes ont un niveau de formation de plus en plus élevé mais cela ne suffit plus pour trouver un emploi». En outre, «la formation professionnelle n'atteint toujours pas ceux qui en ont le plus besoin». Enfin un constat qui n'est pas le seul à aller à rebours de certains discours sur "l'assistanat" : «l'accès aux droits montre que le dispositif du RSA est confronté à un réel problème de non-recours et que les personnes en situation de précarité préfèrent travailler plutôt que vivre de transferts sociaux». Le secours catholique rejoint d’autres observateurs dans le calcul de taux élevés de non-recours aux prestations sociales. Par exemple, le taux de non-recours au RSA socle parmi les ménages éligibles accueillis serait de 38 %.
Trois autres chiffres à souligner :
2,7 %
de familles ou personnes seules en difficulté en plus par rapport à 2014. Selon le Secours catholique-Caritas France, la situation se dégarde. «Les disparités territoriales et les inégalités ne cessent de se creuser».
Plus de 9 millions
Le nombre de personnes qui vivent dans la pauvreté en France. Parmi eux, un tiers d’enfants. «Nous constatons une précarisation croissante des familles, des femmes et des enfants, ainsi que des personnes d’origine étrangère, avec davantage de personnes sans ressources, en logement très précaire. Contrairement à ce que l’on croit cette augmentation n’est pas due à l’accroissement du nombre de migrants mais au fait que la situation de cette catégorie d’individus est de plus en plus fragile» explique Bernard Thibaud, secrétaire général.
57 %
Des besoins exprimés par les personnes rencontrées concernent l’écoute, le conseil, l’accueil. Viennent ensuite l’alimentation (55 %) et la difficulté à payer les factures du logement (18 %). 16 % ont un emploi.
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