février 2009

"La formation est dans nos gènes et nos principes"

Entretien avec Alexandre Lacombe, actuel président du FC Sochaux-Montbéliard.
Photo Laurent Cheviet

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Cette saison, 7 joueurs issus du centre de formation ont fait leurs débuts en Ligue 1. En coupe de la ligue, l’équipe a éliminé l’OM avec Duplus, Martin, Tulasne et Privat sur le terrain. Pour le président du FC Sochaux Alexandre Lacombe c’est un gros point de satisfaction dans une première partie de saison où le club n’a pas été épargné par la malchance. 

Le FC Sochaux a dû faire appel cette saison à de nombreux joueurs à peine sortis du centre de formation. Etes-vous satisfait de leur comportement ?
Oui, sachant qu’ils ont intégré l’équipe première en nombre plus rapidement que prévu, en raison des circonstances du début de saison. Pour eux ce n’était pas les meilleures conditions. L’idéal est de leur donner du temps de jeu petit à petit alors que là, il a fallu leur faire assumer tout de suite des responsabilités. Marvin Martin et Geoffrey Tulasne ont débuté au Vélodrome ! Cela peut sembler un peu compliqué quand on a 20 ans. D’autant que c’était un match où l’équipe était en position de ramener un résultat. Frédéric Duplus lui, est rentré contre Lyon avec Benzema en adversaire direct. Malheureusement il s’est blessé rapidement. Dans ces circonstances, je trouve qu’ils ont pris leurs responsabilités et ont donné le meilleur d’eux-mêmes. On peut dire que c’est l’insouciance de la jeunesse, toujours est-il que je suis plutôt satisfait de la façon dont ils ont abordé ces événements. 

Cela doit conforter la place du centre de formation dans l’identité du FCSM.
La formation à Sochaux, c’est depuis 1948 avec, à l’époque des mi-temps usine-football. Le centre de formation a été créé en 1974. C’est dans nos gènes et nos principes. A mes yeux, il faut continuer dans cette voie-là. D’abord, parce que c’est un très beau métier de former des jeunes. Ensuite parce que sportivement, c’est le moyen de pouvoir durer. Si Sochaux a passé 61 saisons en Ligue 1 alors qu’on est dans une petite agglomération, c’est en grande partie grâce au centre de formation. 

Le football est lieu d’une surenchère et de sollicitations sur des joueurs de plus en plus jeune. Comment les préservez-vous ?
On essaie de l’éviter en expliquant bien aux parents que les étapes se franchissent pas à pas. C’est le rôle de Jean-Luc Ruty. Le football est un milieu où l’on voit les jeunes sollicités très tôt, notamment pas des clubs étrangers. Parmi ceux qui franchissent le pas, quelques-uns réussissent mais il y a beaucoup d’échecs. Un jeune, même s’il est bon, a besoin de développer des qualités sportives et morales. A Sochaux, on est peut-être un peu plus préservé qu’ailleurs parce que nous insistons beaucoup sur les valeurs éducatives. 

Vous tenez à ces valeurs
Bien sûr. Le talent, c’est une chose, mais si les jeunes n’ont pas une tête bien faite, avec des valeurs qui commencent par le travail et la solidarité, je pense qu’il sera difficile pour eux de bien gérer leur carrière. Je leur répète souvent.  

Quels sont les atouts de Sochaux pour convaincre un jeune de venir dans son centre plutôt qu’ailleurs ?
Ici, c’est 60 ans de formation et une réputation qui ne vient pas d’être découverte ! Nous avons des installations appréciables, comprenant notamment un lycée privé au sein même du centre. Il y a le foot mais aussi tout l’aspect éducation. Lorsque nous recevons un jeune, nous soulignons à ses parents que nous avons aussi à coeur de les emmener sur un parcours d’études. L’an passé, sur la dizaine de joueurs qui sont passés pros, quasiment tous ont obtenu leur bac. Et puis les résultats font que nous sommes connus et reconnus dans ce domaine. Lorsqu’on dit aux jeunes qui arrivent que notre volonté est de les faire jouer au haut niveau, on leur montre que c’est vrai : ils peuvent constater par eux-mêmes que ceux qui sont passés avant eux ont leur chance. 

Recueilli par S.P.
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