Sous la condition de l'autorisation donnée par le juge d'application des peines, certains détenus ont la possibilité de vivre et travailler à l'extérieur pendant la durée de leur détention. Une mesure appelée «régime de placement extérieur sans surveillance continue du personnel pénitentiaire» instaurée en 1985, qui fait partie des alternatives à l'incarcération. Pour les gérer et de nombreuses associations locales se sont mises en place en France, telle l'Atic née à Besançon en 1983. Le détenu qui obtient l'autorisation reste sous la responsabilité du directeur de la maison d'arrêt et du juge d'application des peines. L'Atic travaille avec un certain nombre d'organismes, notamment du tissu associatif, qui lui permettent un placement individualisé des détenus, pour le travail et le logement. Rémunérés par un CES (contrat emploi solidarité) et employés par l'Atic, ces derniers travaillent ainsi pour l'université, la mairie, l'Adapei ou une MJC. Ils occupent en général des postes d'entretien. « Sur les lieux de travail, on essaye d'avoir un encadrement technique, sachant que l'on s'occupe de plus en plus de gens qui n'ont pas de qualification » signale Bernard Trotereau, éducateur à l'Atic.
« Nous recevons deux types de détenus : ceux qui sont en fin de peine, qui ne viennent pas obligatoirement de Besançon, et ceux qui sont condamnés à de petites peines, non incarcérés. Si ces derniers ont du travail, on leur propose une semi-liberté qui leur permet de garder leur emploi, sinon un placement extérieur ». D'une durée moyenne de 3 mois, ce type de placement ne dure généralement que le temps de la peine. « A leur libération, la grosse majorité des gens s'en vont. Beaucoup souhaitent rompre avec ce qui s'est passé ». Durant leur placement, les détenus ont pour contrainte de ne pas quitter la limite de la commune et de rentrer à 20 h sur leur lieu d'hébergement. Cette mesure qui-permet également de recevoir des soins à l'hôpital ou de suivre une formation a généré très peu de problèmes. « En 94, il y a eu une révocation de placement automatique car la personne avait commis un nouveau délit. En 95, il y a eu également une révocation pour quelqu'un qui a disparu pendant 36 heures sans motif».
S.P.
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