En 2013, Plastigray a créé 2 postes et demi de techniciens. Plutôt positif, dans un contexte encore ébranlé par la crise de 2008. «On n’a pas retrouvé les années fastes d’avant signale Mélanie Gauss, DRH de l’entreprise. Aujourd’hui, on produit de manière différente. Le grand changement est que l’on a moins de vision. Le carnet de commandes est sûr à 4 semaines, pas plus. Auparavant, on avait des budgets à l’année. Et on sent que le marché reste fragile et peut de nouveau basculer». D’où un recours plus important à l’intérim qui permet d’ajuster les aléas. «On est plus prudent pour embaucher. Dans nos objectifs, on se fixe maintenant 20 % d'apport intérimaire car on sait que le marché peut facilement fluctuer de 20 % en peu de temps» accorde Mélanie Gauss.
La situation est représentative d’une filière plasturgie «qui ne se porte ni très bien ni très mal» selon Christophe Contini, délégué régional d’Allizé-plasturgie Franche-Comté (le syndicat professionnel de la filière). «Les entreprises nous disent que la situation est moyenne mais que ça va à peu près et qu’elles n’ont que le court terme pour visibilité».
A l’image de la filière franc-comtoise qui compte 170 entreprises et 6500 salariés, Plastigray reste solide, même si elle a connu des jours meilleurs. Née en 1986 et centrée au départ sur l’électroménager, elle a essaimé et s’est développée. Aujourd’hui, l’entreprise a deux autres sites en Bretagne et en Tunisie et compte plus de 200 salariés dont la moitié en Haute-Saône. Entretemps l’activité s’est déplacée : Plastigray travaille à 70 % pour les équipementiers automobiles. Le reste se répartit entre santé/bien-être, électronique/électrotechnique et cycles/matériel de transport. Le plastique est transversal, présent dans de nombreux secteurs. «Nous ne faisons pas que de l’injection plastique. Nous avons aussi une activité de conception et réalisation d’outillage. L’an dernier, nous avons déposé une dizaine de brevets». A Gray, l'entreprise a développé un pôle rechercher et développement qui compte actuellement 12 personnes.
Entre les créations de postes et les remplacements, sans compter les apprentis régulièrement reçus, les jeunes ont leur chance. «En ce moment, c’est même difficile de trouver des bons candidats. Pour deux postes que l’on vient de pourvoir, on a publié les annonces en avril dernier».
En Franche-Comté, la filière «compte des entreprises en croissance et des entreprises qui recrutent» assure Christophe Contini. «Il y a des créations de postes, de plus en plus qualifiés, mais aussi des départs en retraite à compenser. Les jeunes formés en bac pro et si possible en BTS sont appréciés. Et les formations locales du CFAI et du LP d’Audincourt sont bien adaptées à la profession». Même écho du côté de Mélanie Gauss : «les bacs pro oui, mais avec de l’expérience en réglages et en optimisation et les BTS, mais il faut qu’ils passent par la production. C’est indispensable pour progresser. Or, beaucoup veulent tout de suite aller vers la qualité ou la gestion de production».
Stéphane Paris
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