avril 2011

Lexique : les (mauvais) effets de l'alcool

De coma éthylique à perturbations physiques.
Dessin Christian Maucler

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Coma éthylique : on risque un coma éthylique à partir de 3 g d’alcool par l de sang environ, chiffre variable en fonction de chacun. En cas de coma, la personne risque l’étouffement, l’hypothermie, la mort. Si une personne perd connaissance après avoir bu, il faut appeler le 15 ou le 18, l’installer en position latérale de sécurité, s’assurer que sa bouche et son nez sont dégagés, la garder au chaud en la couvrant avec une couverture ou un manteau. Un coma éthylique n’est pas anodin, il signifie notamment une perte importante et définitive de cellules du cerveau.

Décès : L’alcool tue. Pour les jeunes, c’est d’abord par le biais la route. L’alcool est en cause dans 30 % des accidents de la route mortels, lesquels sont la première cause de mortalité des 15 - 24 ans. Le risque augmente très rapidement en fonction du taux d’alcool dans le sang. D’ailleurs votre assurance peut refuser de vous couvrir au-delà de 0,5 g/l. À terme, c’est à petit feu : environ 45 000 décès par an sont liés à l’alcool. Parmi toutes les drogues, seul le tabac fait pire. La plupart des décès liés à l’alcool résultent de cancers, maladies cardio-vasculaires, traumatismes ou cirrhoses du foie. L’alcool, dans le cadre d’une consommation nocive, fait partie des quatre principaux facteurs de risque (avec le tabagisme, une alimentation déséquilibrée et la sédentarité) des quatre grands groupes de maladie non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, cancer, pneumopathies chroniques et diabète). Un décès par cancer sur 9 est lié à l’alcool. L’alcool est à l’origine de 4 % des décès dans le monde, plus que le sida, la tuberculose ou la violence, avec 2,5 millions de décès chaque année. Chez les jeunes de 15 à 29 ans, ce taux serait de 9 % selon le rapport de l’OMS «Global status report on alcohol and health».

Déshydratation : tandis qu’il peine à digérer l’alcool, l’organisme souffre de déshydratation. D’où la recommandation de boire beaucoup d’eau lors de la consommation d’alcool et dans les heures qui suivent. Il convient également, pour contrer les effets de la déshydratation, de prendre des sels minéraux (jus de tomate ou de légumes, bouillon salé, etc.).

Drogue : L’alcool est une drogue. Une substance psychoactive, toxique, qui peut avoir des conséquences négatives importantes pour le consommateur et son entourage. Les problématiques de tolérance et de sevrage similaires aux drogues comme la cocaïne ou l’héroïne indiquent qu’il s’agit effectivement d’une drogue. L’alcool suscite une dangerosité sociale (tapage, violence, accidents), l’alcool peut provoquer une surdose mortelle, l’alcool peut progressivement entraîner une tolérance (nécessité d’augmenter les doses pour ressentir le même effet) et une dépendance physique. Aujourd’hui, on estime que près de 5 millions de Français présentent une difficulté avec l’alcool et parmi eux, 1,5 à 2 millions dans un état de dépendance (soit près d’un adulte sur quatre).

Gueule de bois ou veisalgie : on estime qu’environ 75% des personnes qui consomment une certaine quantité d’alcool présentent, dans les heures qui suivent, au moins deux des symptômes de la veisalgie (terme médical pour la gueule de bois). En fait, la consommation d’environ 1,5g d’alcool par kg de poids corporel conduit presque invariablement à une gueule de bois plus ou moins prononcée. Les symptômes surviennent plusieurs heures après la consommation, au moment où le taux d’alcool dans le sang approche de 0. Les plus communs sont le mal de tête, les nausées, la diarrhée, la perte d’appétit, des tremblements et de la fatigue. La veisalgie est aussi fréquemment accompagnée de tachycardie, d’orthostasie (chute de la tension artérielle au moment où l’on se lève), de déficiences cognitives et de confusion visuelle et spatiale. La digestion de l’alcool exige un énorme effort de la part du foie. Il vaut donc mieux ne pas lui donner davantage de travail en absorbant des aliments trop riches en matières grasses. Voilà pourquoi il n’est pas recommandé, non plus, de prendre davantage d’alcool pour faire passer la gueule de bois.

Ivresse publique manifeste : en droit pénal, l’ivresse publique et manifeste (IPM) est une infraction prévue par le code de la santé publique réprimant l’état d’ébriété sur la voie publique. Cette infraction ne sanctionne pas un niveau d’alcool, mais un état alcoolique qui représente un risque pour d’autres personnes ou pour la personne ivre elle-même, et qui crée un trouble à l’ordre public. La jurisprudence a déterminé, de façon indicative, les contours de cette qualification : haleine sentant fortement l’alcool, propos incohérents, démarche titubante, perte d’équilibre, yeux vitreux, etc. Elle est punie d’une contravention de 2e classe, ce qui peut valoir une amende de 150 euros. Une fois constatée, elle est suivie par le placement de la personne en cellule de dégrisement jusqu’à ce qu’elle ait retrouvé ses pleines capacités.

Perturbations physiques : l’alcool perturbe la libido, déshydrate (attention, ce mot est souvent compris à contresens), fait grossir car il contient beaucoup de calories et diffère de plusieurs heures la combustion des acides gras, ce qui favorise une accumulation de graisse. Boire trop peut provoquer fatigue, manque de concentration et pertes de mémoire ; une détérioration des activités sociales et des relations avec l’entourage. En cas de grossesse, l’alcool, même en petite quantité, est dangereux pour le bébé. Il est par ailleurs établi que l’ivresse ponctuelle excessive a des conséquences plus importantes sur un organisme jeune et pour les femmes. Le développement des organes n’étant pas terminé à 16 ans, ils sont plus gravement atteints lors des épisodes d’ivresse. Foie, pancréas, cerveau sont notamment concernés.
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