Si faire la fête est une bonne formule pour décompresser en fin de semaine, elle peut être également synonyme d’excès ou de dérives. Alcool, drogues et substances, musiques amplifiées, sexualité, contaminations VIH et IST… autant de risques qui peuvent noircir le tableau et engendrer des comportements dangereux. Depuis 1991, le collectif jurassien “Ensemble limitons les risques” intervient dans de nombreux milieux festifs (à l’exception des discothèques) afin de sensibiliser et responsabiliser le public face aux dangers de la nuit. En d’autres termes, tenter de «réduire la casse». Leur méthode, même si elle peut parfois faire grincer des dents, s’avère efficace au vu des nombreuses sollicitations que le collectif enregistre de la part de participants et organisateurs.
«Nous ne faisons pas de prévention, insiste Philippe Bonnet, le directeur de l’association Passerelle 39 qui gère le collectif. Etant fumeur, je me voyais mal donner des leçons de morale !». Leurs actions principales consistent ainsi à fournir des outils propres et efficaces au sein des concerts, festivals, “rave” et “free parties”… : bouchons anti-bruit, préservatifs, kits d’injection, éthylotests… Bref, l’essentiel pour que tout se passe bien. Avec bien entendu en amont et en aval un accompagnement, des conseils, informations et documentations.
Matériel à l’entrée et à la sortie
Les bénévoles, qui travaillent en lien étroit avec les principaux acteurs francs-comtois dans le domaine de la musique (le Moulin de Brainans, le Citron vert et autres associations musicales) fournissent le matériel à l’entrée et à la sortie des lieux. Un stand est également toujours à disposition des fêtards. «Le message passe beaucoup mieux auprès des jeunes, souligne Philippe Bonnet. Notamment auprès du public électro, car il est davantage conscient des dangers liés aux produits. Les jeunes sont demandeurs et preneurs». Environ 5 % du public serait touché par ces actions. En 2009, sur une quarantaine de soirées, le collectif a distribué quelque 22 000 préservatifs, 20 000 bouchons anti-bruit et 7 000 éthylotests. Il se positionne également en tant que relais social, particulièrement lors de certaines soirées “free” ou “rave” dans lesquelles les membres ne peuvent avoir accès. Les participants font alors la démarche de solliciter l’association pour demander matériel et kits d’injection. «Notre message le plus fort : fais attention à toi et aux autres» martèle Philippe Bonnet. Subventionné par l’Assurance maladie à hauteur de 60 000 € par an, le collectif travail en partenariat avec plusieurs structures qui mettent à disposition salariés ou matériel : la Mutualité française, la MSA, Info Jeunesse Jura, le centre Briand de Dole, Sida Solidarité et l’association doloise Cité Jeunes.
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