L’hôtellerie-restauration reste l’un des premiers pourvoyeurs d’emploi en France. A lui seul, le secteur pèse 2,4% du PIB et emploie plus de 900 000 personnes. La restauration est en tête avec 165000 établissements à son actif.
Eric Gurgey, le proviseur du lycée professionnel Pontarcher à Vesoul, a donné les chiffres sur l’acquisition des emplois en restauration à la sortie de ses élèves. En 2014, quatre mois après leur bac, 40% de ces anciens élèves étaient en activités professionnels contre 16% en recherche. Depuis 3 ans ce dernier chiffre est en baisse. La plupart trouve du travail dans les grandes chaînes et les groupes de restauration. Les jeunes diplômés font souvent du turn-over. En 1 an, il n’est pas rare que certains aient déjà fait plusieurs établissements.
Pourtant, malgré les offres et les réussites de certains, les embauches ne sont pas celles espérées par les recruteurs. Patricia Guiboux, d’Umih 39 (1), qui travaille en étroite collaboration avec l’association Jura Service (laquelle a mis en place avec quatre autres associations intermédiaires du Jura un vplan d’accompagnement à l’emploi dans ce secteur), en témoigne :
«la plupart de nos postes à pourvoir ici sont des postes en cuisine. On a des gros besoins, on recrute. On recherche en moyenne plus de 1000 personnes dans l’hôtellerie-restauration. Mais voilà, après être recruté il faut pouvoir tenir, l’employé doit être prêt à travailler tous les week-ends, les jours fériés, quand les autres s’amusent…Il faut être passionné et motivé et surtout aimer travailler dans le relationnel».
Autre problème déjà pointé en 2012 par Patrick Franchini, président d’Umih 39 : le manque de qualification dans la région, d’où autant de demandes non résolus :
«On a de l’activité et personne en face et on manque souvent de gens qualifiés. Les bons restent dans leur entreprise ou se mettent à leur compte».
Pour remédier à ce problème, Thierry Marx, le célèbre chef étoilé, a annoncé l’ouverture prochaine d’une deuxième école
Cuisine mode d’emploi(s) (2) à Besançon. Le principe de cette école est simple : une formation courte, professionnalisante et gratuite sur 8 semaines suivie de 4 semaines de stage en entreprise. Ceux qui bénéficient de cette formation repartent avec un certificat de qualification professionnelle de commis de cuisine ou de service en salle option sommellerie. Cette formation est dédiée aux personnes en difficulté : bénéficiaires du RSA, chômeurs longue durée ou anciens détenus en réinsertion.
Laura Duprez
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