décembre 1996

Suspicions sur les Témoins de Jéhovah

Une «salle du royaume à Besançon. Au mur un message, «Devenez des pratiquants de la parole. Jacques 1 : 22».

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Rencontre avec l'un des responsables francs-comtois, M. Valnet. «Nous utilisons exclusivement la Bible, à l'exclusion de tout autre ouvrage. C'est notre seule base. Mais c'est un livre que l'on aborde sur un plan individuel et certaines perceptions peuvent être interpétées différemment par les fidèles». Tout n'est pas si simple : la Bible ne se suffit pas à elle-même puisque les Témoins diffusent deux périodiques bimensuels, tirés à 30 millions d'exemplaires, traduits en 120 langues, qui expliquent ce qu'il faut comprendre de la Bible. Chaque semaine, tous les Témoins étudient en réunion les articles de «Réveillez-vous» ou de «La tour de garde». Dans un des exemplaires, de novembre 96, on trouve parmi des articles sur des sujets banals (animaux, portraits photo) des textes sur la «destruction de la fausse religion» et «la subsistance d'une seule religion». Ils contiennent des déductions, à partir de passages de la Bible, sur l'évolution à venir du monde sur un ton plutôt violent. «Ce système mondial féroce approche rapidement de sa fin, et il en est de même pour la «bête sauvage écarlate» que chevauche à présent la prostituée (Révélation 17 : 3). Cette bête représente manifestement les Nations unies, agglomérat politique de presque toutes les nations de la planète». Evidemment, cette phrase est sortie de son contexte, mais le ton est le même sur 7 pages, indiquant que seuls les Témoins de Jéhovah sont dans la vraie Religion (ndr : nous tenons le contexte à la disposition de qui le souhaite). De nombreuses accusations de sectarisme portent sur les Témoins (ils sont cités dans le rapport de l'Assemblée nationale), au point qu'une décision du Conseil d'Etat a interdit à un couple bisontin l'adoption d'un enfant. Cette décision de mai 92 a fait jurisprudence. Parmi les conseils aux adeptes : pas de fête païenne comme les anniversaires, pas de vote, pas de transfusion sanguine, mise au ban des exclus, pressions sur ceux qui veulent partir... Quant au nécessaire prosélytisme, deux sons de cloche : d'après M. Valnet, rien n'est systématique, «chaque Témoin est libre de faire du porte à porte ou non et quand ils n'ont pas envie ou pas le temps, ils ne le font pas». Une ancienne Témoin de la région raconte de son côté qu'«à chaque fin de mois, il faut remettre un rapport avec le nombre d'heures passées en prédication, de périodiques, livres et brochures placées».
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