La principale controverse qui agite actuellement l’aviation, qu’elle soit légère ou en ligne, concerne leur carburant et leur empreinte carbone. Début octobre, l’Association internationale du transport aérien, qui réunit 290 compagnies, annonçait vouloir atteindre zéro émission nette en 2050. On n’en est pas encore là. De ce point de vue, l’aviation légère est en avance. Des projets d’avions électriques ou à moteurs hybrides sont en cours de finalisation un peu partout.
Notamment à Belfort, où les Avions Mauboussin travaillent depuis plusieurs années sur les moteurs hybrides et sur l’hydrogène. David Gallezot, président de l’entreprise, annonce une commercialisation de l’Alérion pour 2023. Ce biplace de 700 km d’autonomie possède une motorisation hybride thermique et électrique rechargeable permettant une consommation minimale, évolutive et compatible avec un futur carburant durable à l’hydrogène. L’un des problèmes de ce carburant est jusqu’à présent l’espace de stockage nécessaire, qui le rend encore compliqué à utiliser pour des voitures. « Nous avons fait de gros progrès sur le poids des réservoirs, que l’on a d’ores et déjà rendus 3 fois plus légers » explique David Gallezot.
Depuis ses études d’ingénieur à Polytechnique et à Suparéo puis ses différents postes dans l’aéronautique, le fondateur d’Avions Maubuisson a eu le temps de développer son expertise. Selon lui, en ce qui concerne les avions de ligne, le carburant durable à base de biomasse et d’huiles usagées n’est pas envisageable tant le besoin pour faire voler 10 milliards de passagers par an est élevé. « Aujourd’hui, on parle plutôt de capture de CO2 et de valorisation avec l’hydrogène, mais tout dépend des avions et de leur utilisation ». Les avions solaires tels que le projet suisse Solar Impulse n’est par exemple pas viable pour les solutions courantes. « Ils ont mis plus d’un an pour faire le tour du monde, sans charge utile. Cela reste de l’exceptionnel, de l'aventure, d’autant qu’il n’y a pas tellement de progrès sur les cellules photovoltaïques ». Pour les petits avions, l’électrique et l’hydrogène semblent les solutions décarbonées les plus intéressantes. « L’Alérion est destiné à la formation au pilotage, à du déplacement personnel, à de l’aviation de loisirs. C’est un produit haut de gamme rapide, qui va loin, non polluant et que l’on espère agréable à regarder ».
Installé au Techn’hom de Belfort où 6 salariés, des collaborateurs autoentrepreneurs et des stagiaires d’écoles d’ingénieurs aéronautiques finalisent le projet, l’entreprise Mauboussin cherche un site de production pour compléter le bureau d’études, si possible dans le nord Franche-Comté. Après l’Alérion, un autre projet est déjà avancé : l’Alcyon, un petit avion d’affaires ou de transport régional de 6 places et d’une autonomie de 1500 km.
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