Le Centre information jeunesse de la Haute-Saône a ouvert ses portes au public le 29 mai 1990. Vingt ans après, il est toujours là, bien ancré dans le département et vient même d'intégrer de nouveaux locaux à Vesoul. Entre-temps, il est passé de 8 200 sollicitations lors de sa première année pleine à 25 000 en 2009, 41 000 pour l'ensemble du réseau départemental (sollicitations directes hors téléphone, mail et site internet). Il a rapidement essaimé dans tout le département : le premier Bureau information jeunesse a été ouvert à Héricourt dès 1992, aujourd'hui le réseau IJ de Haute-Saône compte 7 structures. Autour de la mission principale de l'information jeunesse (informer les jeunes sur tout ce qui les concerne, de manière impartiale, gratuite et anonyme), le Cij a développé des initiatives qui ont évolué au fil du temps, en s'adaptant aux besoins du public. Les jeunes de 2010 ne sont pas les mêmes que ceux de 1990. Même si les préoccupations de base demeurent, les modes d'accès à l'information ont changé. Olivier Godard, le directeur, présent au Cij avec Marie-Pierre Slemett depuis l'ouverture, en est conscient. L'un de ses rôles est d'adapter en permanence les réponses du réseau aux demandes des jeunes. "Aujourd'hui, on fait beaucoup d'accompagnement à l'insertion professionnelle. Cela a commencé dans les années 2002, 2003 avec une montée en puissance depuis. On travaille avec des organismes de formation, des agences d'intérim, Pôle emploi ou encore les missions locales espace jeunes. On ne le fait pas avec la volonté de se substituer à d'autres organismes mais pour répondre à une véritable demande en la matière. Les jeunes sont multiples et certains se reconnaissent dans une structure plutôt que dans une autre, ils sollicitent celle avec laquelle ils ont le plus d'affinité. L'objectif étant qu'ils arrivent finalement au bon endroit, quel que soit le chemin".
Autre sujet de réflexion actuel, l'accompagnement aux projets et à la vie associative. Le Cij de Vesoul s'y est attelé assez tôt avec la création des Projets jeunes 70 (en 1996) et l'aide à la création et ou fonctionnement de nombreuses associations comme "Replay and Rec" qui organise des concerts, "Lynx Sécurité", qui gère des agents de sécurité ou encore "Mat mon quartier sans Cible" qui propose des animations culturelles dans les quartiers. Il est toujours fortement sollicité dans dles domaines de la création d'entreprises, d'aide à la réalisation d'albums CD, de montage de dossiers pour partir à l'étranger, etc. "On est dans l'aide individuelle, au cas par cas précise Olivier Godard. Plusieurs actions sont à l'étude dans ce domaine comme la création d'un Comité local d'aide à projet (Clap) ou la mutualisation des aides existantes pour qu'un jeune n'ait pas à courir à droite et à gauche et formuler plusieurs demandes".
Le principal changement de ces 20 dernières années reste bien sûr l'informatique et l'arrivée d'Internet, synonymes d'une autre façon de s'informer, d'une autre manière de voir les choses. Le Cij de Vesoul a ouvert son premier accès public à Internet en 98. L'embauche de Tony Ippolito en 2001, responsable informatique départemental, a permis le développement de ce nouvel outil, son extension à l'ensemble du réseau départemental et la création du site ij70 en 2002. Aujourd'hui, un espace multimédia et un accès wifi gratuits sont à disposition du public tandis que depuis un mois, un atelier multimédia est ouvert chaque mardi soir.
Outre cet atelier, le Cij de Vesoul propose des "Entrées libres", mercredis après-midi thématiques d'information autour de l'éducation à la citoyenneté et la découverte des métiers, accueille des permanences les samedis (atelier cinéma, centre d'information des armées) et participe à des opérations nationales : lutte contre les discriminations à laquelle il est fortement attaché depuis 2003 ou encore semaine de la solidarité internationale dont il est le coordinateur départemental. "C'est un aspect que l'on souhaite développer indique Olivier Godard, par exemple autour des problématiques de santé, des addictions, en misant sur la durée plutôt que sur une opération ponctuelle classique. Il en va de même pour l'ouverture de nos locaux aux permanences de partenaires extérieurs".
Difficile d'évoquer le Centre information jeunesse de Haute-Saône sans parler du réseau qu'il a mis en place a la demande du Conseil général. Outre le Cij à Vesoul, 6 structures sont réparties dans le département. Dès 1992 avec l'ouverture d'un Bureau information jeunesse à Héricourt, le CIJ a essaimé avec l'objectif de rendre le même service de proximité à tous les jeunes. Il dispose désormais de six relais décentralisés à Gray, Lure, Luxeuil, St-Loup-sur-Semouse, Champagney et Héricourt. Un pas supplémentaire a été franchi en 2001 avec la départementalisation des services et des animations (logement, billetterie, jobs, carte Avantages jeunes, événements…). Résultat : un travail unifié du réseau. "On veut rendre les mêmes services aux jeunes, qu'ils soient de Gray ou de Vesoul insiste Olivier Godard. Le Cij de Vesoul a le statut de centre départemental. Il gère l'ensemble du réseau dans tous les domaines. Nous nous réunissons une fois par mois pour échanger, préparer et veiller à la cohésion de nos actions. J'estime que le quart du temps de travail de l'équipe vésulienne est consacré à la gestion, à l'animation et aux actions départementales".
Aujourd'hui, les postes d'animateurs des six antennes du Cij sont cofinancés par les communes et communautés de communes d'implantation qui viennent d'ailleurs d'intégrer le conseil d'administration de l'association. Situation particulière à St-Loup-sur-Semouse où le relais de service public créé par la Communauté de communes et le Point information jeunesse travaillent main dans la main, dans les même locaux. Une expérience couronnée de succès qui pourrait inspirer les élus d'autres secteurs géographiques comme le fait remarquer Olivier Godard. Au total, 14 personnes délivrent l'information jeunesse en Haute-Saône. Outre les collectivités locales d'implantation, le Cij de Haute-Saône et son réseau sont principalement financés par le Conseil général mais aussi par l'Etat, la Région, la Caisse d'allocations familiales, la Ville de Vesoul et la communauté de communes de l'agglomération vésulienne.
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